Le Jour du Souvenir au Canada, ramène inévitablement la question. La guerre est-elle toujours mauvaise ou est-elle parfois justifiée? Et quand elle deviendrait justifiée, que ferait un pays sans armée?
Plusieurs historiens reconnaissent aujourd'hui que la fin du beau projet de la Nouvelle-France pour les uns (aujourd'hui le Québec dans la fédération canadienne) OU le début du beau Canada pour les autres, est dû au désintéressement de la France de ce pays en devenir. Dans les faits, on peut comprendre que face aux Anglais au nord et aux états américains au sud, la France ne trouvaient pas la justification de l'effort additionnel, ni les ressources, pour défendre un peuple peu nombreux, des castors, des poissons, des érables, des épinettes, un pays de neige et d'interminables hivers hostiles à tout conquérant.
Comme le souligne le chroniqueur souverainiste Mathieu BOCK-CÔTÉ dans son billet Les Québécois et la guerre,
«En 2014, nous commémorerons les cent ans de la Première Guerre mondiale. Et les soixante-dix ans du débarquement de Normandie. Ce sera l’occasion de réfléchir aux idéaux qui méritent les plus grands sacrifices» (1).
La guerre est parfois inévitable
Malheureusement, qui veut éviter de se
battre doit être capable de démontrer sa force contre ceux qui veulent se battre. Les États-Unis ont pu éviter la
guerre contre l’URSS et Cuba, durant la décennie 1960, par une démonstration de
leur capacité militaire, de leur volonté de se défendre et par leur accès à l’espace,
via la NASA et la course à la Lune, lancée par le président JFK; un programme
premièrement militaire, avant d’être scientifique. Un pays non armé demeure une
zone ouverte à toute hégémonie qui se fout de nos états de droit, de nos
démocraties (même si imparfaites), et de nos programmes sociaux. Et un boxeur
ne commencerait jamais à s’entraîner la veille d’un match.
La guerre des autres
Entraînement en vue du défilé militaire du 60e anniversaire de la République populaire de Chine. Crédits photo : agence de presse REUTERS 2009. |
Le Jour du Souvenir dans l’imaginaire québécois
Dans l’imaginaire Québécois, le Jour du
Souvenir, commémoré le 11 novembre, semble limité aux 2 grandes guerres du 20e
siècle et à la fédération canadienne; les autres, les «eux». C’est pour
plusieurs québécois, la non-fête du souvenir de «la guerre des autres». En réalité,
la commémoration rappelle une réalité: la guerre est parfois inévitable. Ceux
qui en reviennent, diminués ou non, devraient être honorés et supportés, eux ou
leur famille qui reste.
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Pensée : Il faut être deux pour faire la paix
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1. Mathieu BOCK-CÔTÉ. Les Québécois et la guerre. Journal de Québec. Mardi 12 novembre 2013, p. 18