1er JUILLET 2011. Nous sommes probablement, nous Québécois, le seul peuple au monde (certainement l'un des seuls), où presque tous les gens qui déménagent le font le même jour.
1er juillet jour férié Fête du Canada (Canada Day). Je quitte la maison pour aller boire un café et lire les journaux du jour (qui se révéleront en fait un journal d'hier, congé pour eux aussi). En chemin, une scène me projette dans un genre de flashback semi-cauchemardesque des années en arrière, particulièrement avant l'acquisition de notre maison: le déménagement du 1er juillet, pour ceux qui changent de logement, au Québec.
Cauchemar des déménagements au Québec
Un camion-cube loué manoeuvre sur l'avenue où je circule, pendant qu'une équipe non homogène observe. Un probablement "beau-frère" tient une bouteille (ou un verre isolant) à la main. J'espère, pour les meubles, que ce n'est pas une bière, car il est 7h le matin... Une jeune femme qu'on devine directement visée par le déménagement s'inquiète des mouvements du camion parti se retourner en vitesse et court derrière comme pour communiquer un nouveau message ou calmer une tension palpable chez le conducteur.
Scène typique du 1er juillet au Québec. Le déménagement collectif d'une société social-démocrate. Crédits photos : yapasdpresse.blogspot.com/ |
Mais cela m'agresse surtout, parce que croyez-moi, au Québec, déménager ce n'est pas simple. D'ailleurs, pour mes lecteurs étrangers je dois souligner que Québec même, est un mot à définir. Il y a Québec la province du Canada (à peu près un État dans le Canada) et Québec, la ville, capitale de l'autre. Je parle surtout ici de la région administrative (province). Or voici, nous sommes probablement le seul peuple au monde (certainement l'un des seuls), où presque tous les gens qui déménagent le font le même jour. Et je trouve cela complètement idiot.
En fait, ce serait en 1973 que la date (le jour) du déménagement serait passé au Québec, du 1er mai au 1er juillet pour la grande majorité des gens. Mais avant cette année-là aussi, c'était à une même date fixe pour la majorité des baux de location de logements.
Pourquoi?
On nous dit qu'après la fin de l'année scolaire, c'est un moindre mal pour les enfants. Sauf qu'ils perdent ainsi leurs amis du voisinage juste avant l'été, ce qui n'est pas plus brillant. Et j'ai vécu deux expériences de dates de déménagement "atypiques" dans le contexte du Québec. J'ai connu étant jeune un déménagement pendant l'année scolaire, à 11 ans, un mois après le début de la 6e du primaire. Un fils a vécu la même chose à 10 ans, mais lui en fin d'année scolaire. Dans mon cas, en septembre, j'ai ainsi gagné un été de plus avec mes amis. Mon fils (déménagement fin avril) s'est fait de nouveaux amis à l'école juste avant les vacances d'été. Aucun traumatisme de plus que si cela avait été un déménagement typiquement québécois, du 1er juillet. D'autre part, les étudiants universitaires vivent le problème inverse et doivent supporter près de 2 mois de loyers après la fin de l'année régulière, fin avril.
Autre raison plus convaincante? À mon sens le conformisme québécois joue davantage que le reste, aidé de la social-démocratie où tout tend à être pris en charge par l'État qui acquière ainsi un pouvoir grandissant sur nos libertés de choix qui fondent peu à peu. Encore un peu, et les baux de la Régie du logement auraient les dates pré-imprimées sur le formulaire officiel de bail.
Par exemple, durant le développement de la nouvelle colonie française, quand le Québec (Nouvelle France) était majoritairement catholique, tout le monde devait devenir catholique sous peine de persécution (économique du moins). Des milliers de protestants ont ainsi quitté le Québec au cours de son histoire, dont les Huguenots, tandis que d'autres finissaient par accepter d'être assimilés. Ces derniers, pourtant de langue française, ne sont plus bienvenus dès 1632. Pour d'autres, on dira qu'ils se sont convertis durant les derniers instants avant de mourir, des témoignages "compilés" en l'absence de témoins de la famille, ou en présence de témoins choisis. Les statistiques du Québec sont ainsi modifiées de façon irréversible (refus d'accueil, expulsion, contraintes économiques ou sociales ou persécution économique y menant, assimilation, prétention de conversion présumée en fin de vie). Ceci se fait par le clergé catholique qui s'occupe de la démographie des paroisses, dans tous les sens du terme (gestion de la procréation et des statistiques).
Plus récemment, pendant 20 ans, presque tout le Québec votait Bloc Québécois aux élections fédérales. Le 2 mai 2011, les Québécois ont pressenti un virage et presque tous les comtés ont voté contre le Bloc, en optant pour le Nouveau parti démocratique (NPD). Le Québec, principalement descendant des Français et isolé dans une mer anglophone, doit en partie sa survie identitaire actuelle (franco-catholique dominante) à cette façon de s'aligner. Nous sommes, avouons-le, conformistes. Certains parlent de "moutonniers", mais je ne trouve pas cela suffisamment respectueux. Ce qui n'empêche pas que nous nous conformons même dans l'anticonformisme. Pressentant une tendance vers un virage politique via les sondages, nous votons en masse dans la nouvelle direction et nous mettons un parti politique dehors, peu importe ses réalisations. Donc, même en virant de 180 degrés, nous demeurons conformistes. Je crois que c'est un mécanisme de défense d'un peuple minoritaire en refus de perte d'identité.
Cependant, précisons que l'Angleterre n'a pas perdu son identité en refusant de persécuter les protestants selon la grande Inquisition que voulait y étendre l'Espagne, un puissant bras politique de la papauté ultra-politisée au 16e siècle (1).
Un peu d'histoire du conformisme culturel québécois
Par exemple, durant le développement de la nouvelle colonie française, quand le Québec (Nouvelle France) était majoritairement catholique, tout le monde devait devenir catholique sous peine de persécution (économique du moins). Des milliers de protestants ont ainsi quitté le Québec au cours de son histoire, dont les Huguenots, tandis que d'autres finissaient par accepter d'être assimilés. Ces derniers, pourtant de langue française, ne sont plus bienvenus dès 1632. Pour d'autres, on dira qu'ils se sont convertis durant les derniers instants avant de mourir, des témoignages "compilés" en l'absence de témoins de la famille, ou en présence de témoins choisis. Les statistiques du Québec sont ainsi modifiées de façon irréversible (refus d'accueil, expulsion, contraintes économiques ou sociales ou persécution économique y menant, assimilation, prétention de conversion présumée en fin de vie). Ceci se fait par le clergé catholique qui s'occupe de la démographie des paroisses, dans tous les sens du terme (gestion de la procréation et des statistiques).
Plus récemment, pendant 20 ans, presque tout le Québec votait Bloc Québécois aux élections fédérales. Le 2 mai 2011, les Québécois ont pressenti un virage et presque tous les comtés ont voté contre le Bloc, en optant pour le Nouveau parti démocratique (NPD). Le Québec, principalement descendant des Français et isolé dans une mer anglophone, doit en partie sa survie identitaire actuelle (franco-catholique dominante) à cette façon de s'aligner. Nous sommes, avouons-le, conformistes. Certains parlent de "moutonniers", mais je ne trouve pas cela suffisamment respectueux. Ce qui n'empêche pas que nous nous conformons même dans l'anticonformisme. Pressentant une tendance vers un virage politique via les sondages, nous votons en masse dans la nouvelle direction et nous mettons un parti politique dehors, peu importe ses réalisations. Donc, même en virant de 180 degrés, nous demeurons conformistes. Je crois que c'est un mécanisme de défense d'un peuple minoritaire en refus de perte d'identité.
Cependant, précisons que l'Angleterre n'a pas perdu son identité en refusant de persécuter les protestants selon la grande Inquisition que voulait y étendre l'Espagne, un puissant bras politique de la papauté ultra-politisée au 16e siècle (1).
Québec : Société distincte (différente) jusque dans sa façon de déménager
Ce conformisme se manifeste même dans notre façon de déménager à une date commune, soit le 1er juillet où un jour le plus près possible, selon la date du congé férié correspondant au weekend de la Fête du Canada.
C'est notre côté socialiste, où tout le monde doit faire la même chose en même temps, comme si la mobilité de la population d'un peuple ne pouvait pas s'étendre, sans se limiter au 1er juillet. Il n'est pas nécessaire qu'il en soit ainsi. Le formulaire de bail de la Régie du logement permet une flexibilité. Mais les propriétaires tiennent généralement mordicus à réinitialiser la date de location au 1er juillet. Par exemple, même si vous emménagez un 1er février, on vous imposera probablement un bail arrivant à échéance le 1er juillet de l'année suivante; soit un bail de 17 mois, rien de moins!). Ces derniers le justifient en disant que la majorité des locataires potentiels se libèrent à cette date. Mais ces derniers se libèrent à cette date parce que les locateurs louent à cette date mythique. C'est la roue d'un karma dont il est difficile de s'extirper. Pourtant, ça fait petit peuple communiste.
Impact d'un jour "national" de déménagement, sur la logistique
Imaginez ce qui arrive quand presque tous les locataires en mouvement se relogent le même jour. Difficile alors de concilier les besoins et contraintes entre le locataire sortant et le nouveau. L'un sort le matin, tandis que l'autre emménage dans l'après-midi dans le même appartement ou la même maison. Avec les imprévus (ex. oubli des clés, retard d'un "beau-frère", absence des amis Facebook), et le décalage qui en découle sur l'horaire, il n'est pas exceptionnel que les deux se croisent avec les boites (les cartons) et le mobilier dans les escaliers. Oubliez la peinture des pièces et le vernissage des planchers de bois ou éventuellement un autre petit traitement spécialisé (ex. contre les punaises); à moins de passer quelques jours chez des proches ou à l'hôtel. Certains "nomades" doivent payer pour entreposer leurs affaires durant un ou quelques jours en attendant la date fatidique et ... irritante. Et les coûts de location des camions ou remorques et leur cadence de rotation sont au maximum. J'ai vu des cas extrêmes, où la durée de location était de 4 heures pour le prix de la journée, durant cette période de pointe. Dans d'autres cas, c'était aux 6 heures et plus rarement pour le jour complet, sauf sur les déménagement longue distance où c'était plus facile (profits alors basés davantage sur le kilométrage parcouru).
Impact de la date sur les coûts pour déménager Québec
Quand la grande majorité des locataires en mouvement se relogent à la même date ou presque, les coûts de location des camions et remorques sont au maximum et le consommateur est celui qui est perdant. Il peut en coûter le prix d'un jour ou deux de location, pour seulement quelques heures (ex. sortie pour 6h et dépasser sont temps = 2 périodes au coût de 2 jours chez certains fournisseurs).
J'ai appris une autre chose pour l'avoir vécu. Dans plusieurs centres urbains, même le prix de vente des petites maisons ou condominiums en bonnes conditions et correspondant à la catégorie "premier achat" est majoré, sinon pratiquement non négociable durant quelques mois. C'est que la clientèle qui quitte la formule appartement locatif pour obtenir leur première propriété sont souvent en recherche entre février et juin. Durant cette période, les meilleures "premières-maisons" potentielles (genre condominium ou copropriété, jumelé, maison en rangé, maison de ville, duplex, etc.) trouvent preneur en quelques heures et, dépendamment du marché immobilier résidentiel et de l'année, il peut être risqué de faire une offre en dessous du prix demandé. Dans les catégories populaires auprès de la clientèle quittant les appartements locatifs, une maison peut sortir sur la marché le matin et avoir une offre d'achat lendemain. Et 5,000 ou 10,000 dollars de plus financé sur hypothèque, faute de pouvoir de négocier, c'est non négligeable. C'est donc encore l'acheteur le moins fortuné qui se trouve désavantagé, car une pression semblable n'existe généralement pas sur le marché de la maison neuve ou plus cossue, beaucoup moins liée par la pression du surcroît temporaire de la croissance de la demande due à l'arrivée de nouveaux aspirants-propriétaires ou par la date du 1er juillet.
J'ai appris une autre chose pour l'avoir vécu. Dans plusieurs centres urbains, même le prix de vente des petites maisons ou condominiums en bonnes conditions et correspondant à la catégorie "premier achat" est majoré, sinon pratiquement non négociable durant quelques mois. C'est que la clientèle qui quitte la formule appartement locatif pour obtenir leur première propriété sont souvent en recherche entre février et juin. Durant cette période, les meilleures "premières-maisons" potentielles (genre condominium ou copropriété, jumelé, maison en rangé, maison de ville, duplex, etc.) trouvent preneur en quelques heures et, dépendamment du marché immobilier résidentiel et de l'année, il peut être risqué de faire une offre en dessous du prix demandé. Dans les catégories populaires auprès de la clientèle quittant les appartements locatifs, une maison peut sortir sur la marché le matin et avoir une offre d'achat lendemain. Et 5,000 ou 10,000 dollars de plus financé sur hypothèque, faute de pouvoir de négocier, c'est non négligeable. C'est donc encore l'acheteur le moins fortuné qui se trouve désavantagé, car une pression semblable n'existe généralement pas sur le marché de la maison neuve ou plus cossue, beaucoup moins liée par la pression du surcroît temporaire de la croissance de la demande due à l'arrivée de nouveaux aspirants-propriétaires ou par la date du 1er juillet.
Dans mon expérience personnelle et familiale, j'ai vécu les contraintes et les coûts de ce système aux antipodes de la liberté de choix. Voilà une des choses que je déteste du Québec. Voilà pourquoi les camions du jour de déménagement me rappellent des souvenirs presque cauchemardesques dignes du communisme soviétique. Ayant une fois envisagé une offre en Colombie-Britannique (ouest du Canada), j'ai été surpris de constater que pareille contrainte n'existait pas là-bas et que les baux pouvaient débuter et se terminer durant divers mois de l'année. Vive la liberté! On pourra me répondre que nous avons de la neige près de 6 mois par année, mais alors c'est que nous n'en avons presque pas, ou peu le reste de l'année. Nous avons beaucoup le mot "liberté" à la bouche, mais nos aspirations et pratiques sont souvent à l'opposées (sauf pour les hommes-bi et le sexe). Nous sommes habitués d'être encadrés comme des enfants, et parce que nous avons grandi dans une telle ingérence du politique, nous n'en sommes pas vraiment conscients.
Une raison politique pour déménager le 1er juillet; Fête du Canada?
Je ne serais pas surpris qu'il y ait une raison politique dans le choix historique d'un début de bail typique, le weekend de la Fête du Canada. Parce que les anglais sont les «méchants» et nous les «gentils». Il en a été ainsi, d'abord sous le clergé catholique, et encore maintenant dans le prolongement de la perception que véhiculent les souverainistes. Résultat: il a peut-être été stratégique d'occuper, par les déménagements, le peuple durant cette période de pointe correspondant à la Fête du Canada. Rappelons que la Régie du logement est une entité de l'État. Après tout, il ne faudrait surtout pas que l'on sache que le Canada, dans sa partie anglophone, demeure en peloton de tête parmi les terres d'accueil les plus convoitées au monde. Même si ce n'est pas toujours pour les bonnes raisons.
Bref encore une fois, un bel exemple du manque de libertés, caractéristique du Québec social-démocrate dirigé par une élite de tendance socialiste, pour autant qu'eux soient dans les amis du pouvoir et au-dessus du peuple méprisable que nous sommes; une social-démocratie de moins en moins démocratique et de plus en plus socialiste, dans les faits.
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1. Au contraire, l'Angleterre d'alors a préféré la co-existance en un même peuple, des catholiques et protestants et a vaincu d'une manière qu'on dirait providentielle, aidée des éléments (tempête), la puissante Armada (à la fois navires de guerre et armée flottante) espagnole. Pourtant, les valeurs des protestants issus de la Réforme et des Catholiques sont très proches du Catholicisme. Les protestants dans le prolongement de la Réforme du 16e siècle croient dans le même Dieu, les mêmes Évangiles et lettres ou épîtres du Nouveau Testament. Ils ont en commun la majeure partie de l'Ancien Testament. Ils partagent les valeurs de l'engagement social. La Réforme (protestantisme) n'a pas rejeté le christianisme et les Évangiles, bien au contraire, mais elle a rejeté la structure et certains enseignements jugés abusifs, sans oublier la politisation extrême de l'Église. Elle a aussi initié la pratique de redonner les textes bibliques aux peuples, dans leurs langues. Enfin elle a mis une grande emphase sur l'expérience personnelle de la foi en Dieu et en son Christ. Aucune autorité humaine ne peut se placer au-dessus des décisions du croyant pour sa vie. L'Église visible peut exclure un membre, mais elle ne peut pas le contraindre à agir contre sa conscience. Elle a bien sûr contesté et rejeté le statut de quasi-divinités aux croyants célèbres et influents (désignés sous le qualificatif de saints, quoique dans la Bible, tout croyant véritable est saint; mot qui signifie mis à part - dans le sens de pris à part pour Dieu) pour reconnaître qu'il y a, selon les Écritures, un seul intermédiaire entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus. Elle reconnaît le choix au pasteur d'opter pour le mariage s'il le désire. Le pasteur protestant n'est pas un prêtre ( = sacrificateur) au sens que lui donne le catholicisme (interprétation différente du sacerdoce). Le rapport à l'argent et aux biens tend à différer. Attitude face à l'argent et aux richesses : dans le protestantisme, l'argent et la richesse sont un serviteur utile et l'argent y est moins vu pour un mal pourvu que l'on demeure au service de Dieu et toujours en souci des pauvres (les vrais), des démunis, etc. (ne pas confondre avec ceux qui ne veulent pas travailler). À noter que l'Anglicanisme n'est pas un produit de la Réforme, mais de la décision d'un monarque. En Grande-Bretagne, le monarque s'est fait, lui et les héritiers du trône, le chef de l'Église d'Angleterre. Les églises de souche anglicane ont adopté certains principes de la Réforme mais pas tous.
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1. Au contraire, l'Angleterre d'alors a préféré la co-existance en un même peuple, des catholiques et protestants et a vaincu d'une manière qu'on dirait providentielle, aidée des éléments (tempête), la puissante Armada (à la fois navires de guerre et armée flottante) espagnole. Pourtant, les valeurs des protestants issus de la Réforme et des Catholiques sont très proches du Catholicisme. Les protestants dans le prolongement de la Réforme du 16e siècle croient dans le même Dieu, les mêmes Évangiles et lettres ou épîtres du Nouveau Testament. Ils ont en commun la majeure partie de l'Ancien Testament. Ils partagent les valeurs de l'engagement social. La Réforme (protestantisme) n'a pas rejeté le christianisme et les Évangiles, bien au contraire, mais elle a rejeté la structure et certains enseignements jugés abusifs, sans oublier la politisation extrême de l'Église. Elle a aussi initié la pratique de redonner les textes bibliques aux peuples, dans leurs langues. Enfin elle a mis une grande emphase sur l'expérience personnelle de la foi en Dieu et en son Christ. Aucune autorité humaine ne peut se placer au-dessus des décisions du croyant pour sa vie. L'Église visible peut exclure un membre, mais elle ne peut pas le contraindre à agir contre sa conscience. Elle a bien sûr contesté et rejeté le statut de quasi-divinités aux croyants célèbres et influents (désignés sous le qualificatif de saints, quoique dans la Bible, tout croyant véritable est saint; mot qui signifie mis à part - dans le sens de pris à part pour Dieu) pour reconnaître qu'il y a, selon les Écritures, un seul intermédiaire entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus. Elle reconnaît le choix au pasteur d'opter pour le mariage s'il le désire. Le pasteur protestant n'est pas un prêtre ( = sacrificateur) au sens que lui donne le catholicisme (interprétation différente du sacerdoce). Le rapport à l'argent et aux biens tend à différer. Attitude face à l'argent et aux richesses : dans le protestantisme, l'argent et la richesse sont un serviteur utile et l'argent y est moins vu pour un mal pourvu que l'on demeure au service de Dieu et toujours en souci des pauvres (les vrais), des démunis, etc. (ne pas confondre avec ceux qui ne veulent pas travailler). À noter que l'Anglicanisme n'est pas un produit de la Réforme, mais de la décision d'un monarque. En Grande-Bretagne, le monarque s'est fait, lui et les héritiers du trône, le chef de l'Église d'Angleterre. Les églises de souche anglicane ont adopté certains principes de la Réforme mais pas tous.