lundi 23 mai 2011

Piquerie subventionnée : la douce mort fine (morphine...)

Le projet de piquerie subventionnée avec supervision médicale à Québec ne fait pas l'unanimité. Plusieurs commerçants ont récemment commencé à réagir au projet qui semblait jusque là... "planer" sans opposition.  Ce sont entre autres, ceux organisés autour de la Société de développement commercial du centre-ville de Québec (SDC).

Je suggère ce nom pour une éventuelle piquerie subventionnée sur le territoire de la ville de Québec : 
La Douce mort fine

Mon point de vue : en dehors de l'argument économique, il y a quelques considérations plus sociales

  • D'une part, le message d'acceptation sociale envoyé ne correspond pas avec les objectifs habituels d'une société équilibrée, de réduire la consommation des drogues. 
  • De plus, cela va à contresens d'attirer des jeunes familles dans le secteur urbain concerné. 
  • D'autre part, la preuve n'est pas établie que les usagers des drogues injectées vont toujours aller là et donc que le risque des "dommages collatéraux" de contamination est par conséquent réduit de manière significative. Cela demeure une hypothèse. 
  • Mais principalement, l'injection de drogues est une mort lente; une manière de mourir, mais pas une manière de vivre. En ce sens, c'est un milieu médical qu'il faut, et non un milieu cool de socialisation et rencontres des junkies (tourisme de la drogue).

La douce mort fine (morphine...)

Il ne faut pas oublier que les gens qui sont rendus à s'injecter des drogues sont en mode auto-destruction, avec des dommages autour d'eux (ex. relations sexuelles et risques de transmission du VIH/Sida). C'est un mode de mort et non une manière de vivre.

Mourir dans une piquerie d'État aux seringues aseptisées et à côté d'une infirmière cool, c'est mourir quand même.

La solution aux drogues n'est pas aussi facile que l'est de cacher celui qui meurt lentement mais sûrement au printemps ou à l'été de sa vie. Un problème qu'on ne voit pas demeure un problème. Il ne faut pas l'oublier lorsqu'on cite certaines expériences d'autres villes ou pays, qui fournissent les seringues stérilisées et des locaux aux personnes qui s'injectent des drogues. Tant mieux si cela les empêche de transmettre davantage certaines contaminations potentiellement mortelles comme le VIH-SIDA, mais la personne concernée est en train de mourir si elle ne change pas de vie. Cela, il ne faut jamais l'oublier.

Au-delà de la philosophie et de l'éthique chrétiennes : vie de quartier et commerce

Les commerçants du quartier Saint-Roch (St-Roch) ont récemment commencé à réagir au projet qui semblait jusque là voguer sans opposition. Une piquerie, c'est loin du  développement économique et social.

«Si on veut développer le quartier St-Roch et qu'on veut y attirer des familles, ce n'est pas le genre de service qui va nous aider», a expliqué lundi au Soleil Stéphane Sabourin, le directeur général de la SDC.
«On n'est pas contre l'idée que les gens qui sont pris avec des problèmes de consommation de drogues reçoivent des services, loin de là, poursuit-il. Mais ces gens-là, ce sont les services d'un hôpital dont ils ont besoin. Alors qu'on installe le service près du bureau de la Direction régionale de la santé publique, qui appuie le projet, et de l'Hôpital Robert-Giffard.» (1)

«Selon Stéphane Sabourin, la criminalité a augmenté dans les secteurs des villes où se sont établis des centres d'injection supervisée. «Ce n'est clairement pas propice au développement», dit-il» (2)
L'augmentation de la criminalité aux abords des piquerie n'est pas une surprise. Selon une logique de marché, c'est un point de vente stratégique. De plus, comme les drogues coûtent cher et que les drogués ont besoin d'argent pour leur dose, il est logique que les larcins augmentent (prostitution, vol et recel, sollicitation illégale sur la voie publique de style «as-tu 5.$?», etc.). De là à ce que les promoteurs qui veulent se créer un emploi stable subventionné, il n'y a qu'un pas.

«M. Brosseau tient lui aussi à préciser qu'il n'est pas contre la prévention des infections comme le VIH transmises par les seringues souillées. Mais il estime que l'implantation d'une piquerie supervisée n'est pas la bonne solution. "Le problème, il faut qu'il soit réglé, pas entretenu", dit-il» (3.)

Dans cette affaire, je crois que les organismes qui veulent démarrer ce genre de piquerie ne sont pas si neutres que cela. C'est pour eux une tentative de garantie d'emplois et de subventions pour les années à venir. Alors, on plane...

Si les gens ne sont pas capables de gérer leur vie personnelle au point de devenir un risque pour la santé des autres, cela démontre l'échec de la désinstitutionnalisation de la décennie 1970. Tout le monde il était beau, tout le monde il était gentil, on allait vers une société "sans problèmes" qui souvent ressemble à une société "100 problèmes".

LIRE AUSSI

Piquerie à Québec et prévention, vraiment? Parlons financement (6 décembre 2011) http://yapasdpresse.blogspot.ca/2011/12/piquerie-quebec-et-prevention-vraiment.html



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1. Piquerie supervisée dans St-Roch: ferme opposition des commerçants. www.quartiersaintroch.com
http://www.quartiersaintroch.com/fr/nouvelles/piquerie-supervisee-dans-roch-ferme-opposition-158.html

2. Même référence

3. Même référence