(Photo : Jacques Brassard, prise sur son blogue)
Voici un extrait pris sur le blogue de l'ancien ministre Jacques Brassard, écrit dans le contexte de la journée sans viande.
«Lundi prochain, Lundi sans Viande, je vous avise que je vais me goinfrer de cochonnaille. Il suffit que l’ONU, les Congrégations verdoyantes et les bobos alter-mondialistes locavores proclament que tel jour, telle date, c’est une journée internationalement consacrée à promouvoir tel comportement où à nous faire adopter telle habitude de vie pour que je me fasse un devoir de faire exactement le contraire. La Journée sans Lumière, j’allume toutes le lampes; la Journée sans Auto, j’en profite pour rouler avec mon gros 4x4; la Journée sans Achat, je magazine allégrement.
«Je m’en confesse, j’en ai ras le bol des prêcheurs de tous acabits qui nous prennent pour des tarés qu’il faut absolument guider, encadrer, superviser et lessiver avant qu’ils jugent, le moment venu, de nous contraindre et de nous assujettir à leur évangile et à leur code rigoriste.
«Avez-vous remarqué que tout ce beau monde a longtemps dénigré l’Église, l’accusant de corseter la société dans un carcan dogmatique et moral [...] (BRASSARD, Lundi sans viande, 2010-03-24)»
Voilà. Pour ma part, je ne peux qu'être d'accord avec cette opinion sur les nouveaux dogmes. Tous ces groupes en pleine effervescence, religio-écolo et pro-animistes par exemple (animisme = une forme d'ancien culte de la nature et des astres en pleine remontée de popularité), sont plus encadrants et davantage contre les libertés, que l'Église catholique la plus stricte des années 1940-1950 au Québec.
S'ils le pouvaient, ils feraient changer les lois pour que vous soyez contraints de ne plus manger de viande ou encore interdits de possession d'un véhicule motorisé, ou de pratique monothéiste (servir un seul Dieu judéo-chrétien par exemple). Votre véhicule tournerait-il plus de 3 minutes pendant que vous embarquez vos affaires par -20 degrés C, avec deux ou trois enfants, on s'assurerait que vous ayez une contravention salée après avoir été dénoncé par un voisin, pour crime contre la Terre et contre l'Humanité. On vous forcerait, avec vos trois enfants dont un bébé emmailloté, à prendre des bus urbains sur-bondés qui ne s'autofinancent pas, même dans les grands centres.
Voici ce dont j'ai été témoin depuis la décennie 1990 par nos élites :
on a sorti le catholicisme et le protestantisme des écoles publiques, mais pour y faire mieux entrer (et promouvoir) les techniques d'initiation (introduction) bouddhistes, taoïstes et hindoues. C'est ce que j'avais prédit, rédigé et fait signer par son conseil d'église en août 1999, dans une lettre d'une église en région, au ministre de l'Éducation du Québec de l'époque (François Legault).
«Evidemment, si la laïcisation est décidée avant les conclusions de la Commission (usage dela clause nonobstant sur I'article 93 de la Constitution en 1997), on peut émettre la requête qu'il s'agisse au moins d'une véritable laicisation [...] Qu'on purge aussi le curriculum des autres cours de telles croyances ou pratiques religieuses: bouddhistes (ex. zen), hindoues (ex. yoga, méditation) et autres. En effet, le respect des droits et libertés ne saurait aller dans une seule direction» (extrait d'une Lettre au ministre François Legault, co-signée par les 7 membres du comité d'une Église franco-protestante de l'est du Québec, 29 août 1999).
J'étais personnellement engagé dans le débat sur la place de la religion à l'école et l'ennemi que je voyais n'était pas la laïcité véritable (séparation de la religion et de l'État), mais la pseudo-laïcité motivée par l'anti-christianisme. La laïcité véritable n'aurait pas laissé entrer les croyances orientales dans les institutions publiques financées par nos impôts, à moins qu'elle n'ait les compétences QUE pour reconnaître UNIQUEMENT les spiritualités et croyances qui s'identifient clairement comme des religions ou croyances.
Mais pour les autres approches d'initiation par étapes, lesquelles prennent la forme de disciplines comme le yoga sous diverses traditions, le tai chi, certains arts initiatiques orientaux, la méditation avec mantras et d'autres encore, la laïcité serait incompétente en la matière. L'autre option vers laquelle j'incline, est évidemment que ce n'est pas une vraie laïcité, mais un amalgame anti-chrétien, de diverses origines non monothéistes.
Si vous ouvrez les institutions publiques à ces "techniques" d'initiations (premiers b.a.-ba dans la discipline concernée), vous êtes considérés politiquement corrects et avez la bénédiction de nos ministères et du gouvernement du Québec. Pourquoi? Parce que la moitié des québécois sont engagés ou bien disposés à l'égard de ces spiritualités, à divers degrés; au bas de l'échelle, par exemple via la littérature et l'assistance aux conférences et séminaires, au milieu du parcours, via la participation à des cours et programmes plus réguliers, et au haut de ce nouvel ordre fluide, en devenant soi-même un formateur, organisateur ou promoteur de telles activités. Ils ont la bouche pleine de mots comme "équité", "égalité" et "liberté", mais ils sont aussi radicaux et exclusifs que les catholiques d'il y a 60 ans, sur lesquels ils ont craché et vomi.
Par exemple, on accepte dans nos institutions publiques (payées par nos impôts) le bouddhisme tibétain et l'hindouisme à bras ouvert avec l'initiation via le yoga. Voici deux contradictions "croustillantes". Le bouddhisme tibétain a sa propre incarnation contemporaine du Bouddha (le Bouddha Vivant, conducteur à ne pas confondre avec le dalai lama), mais on méprise la position chrétienne sur la venue de Christ en tant qu'incarnation de Dieu. On se bidonne sur (se moque de) la notion du mal (péché) selon l'Évangile et de ses conséquences, mais on adhère à la notion du karma, selon laquelle vos actions des vies antérieures ou actuelles ont des influences sur votre condition actuelle et sur vos future passages dans un nouveau corps pour plusieurs vies ou cycles à venir.
Comment peut-on mépriser les premiers, pour se retourner et encenser les deuxièmes? Réponse : quand on fait partie du second groupe d'initiés. C'est tout simple et documenté dans une étude réalisée au Québec. Il y a déjà près de 20 ans, une étude demandée par l'Assemblée des évêques catholiques du Québec à l'Université Laval et dont les résultats ont été publiés sous le titre Le Nouvel âge en questions, démontrait que le Québec était déjà imprégné des nouvelles spiritualités; retour des anciennes religions et montée des anciennes gnoses ou des gnoses orientales. Un catholique pouvait être baptisé et participer aux sacrements de son Église, tout en croyant à la loi fataliste du karma et à la réincarnation. Ce n'est qu'encore plus vrai aujourd'hui, sauf que de ce côté-ci de la frontière, on a réussi à faire effacer l'expression Nouvel âge (New Age), par quelques habiles manoeuvres médiatiques. L'expression est disparue subitement de l'horizon médiatique.
En fait, je suis persuadé que plusieurs adeptes des religions orientales utilisent le discours écolo et végétarien ou végétaliste, comme porte d'entrée pour leur message introduit par étapes. Et ils font la même chose en récupérant la préoccupation actuelle pour la santé et pour la lutte au stress en milieu de travail.
Comment avaler un éléphant ?
En fait, lorsque je tenais un discours semblable il y a quelques années, un chrétien m'a lancé cette devinette: «Comment avale-t'on un éléphant?» et évidemment on n'a jamais la bonne réponse; mais voici sa réponse: «une bouchée à la fois». C'est ce que fait très bien le ministère de l'Éducation, du loisir et du sport (MELS) dans nos écoles publiques, avec un A+, compétences transversales incluses (ex. yoga au début d'un cours de maths, d'un cours d'éducation physique, etc.).
Yogis et alimentation
Récemment, le chroniqueur et animateur Richard Martineau, qui ne mange plus de viande, se demandait (ou faisait semblant) pourquoi dans les restaurants végératiens, les yogis (maîtres de yoga), se retrouvaient placardés et activement promus, même dans des encarts dans les menus (allez écoutez telle conférence avec le yogi....).
Et la ministre du MELS au Québec, feint encore de croire que certaines religions n'ont pas accès par la grande porte aux écoles publiques d'où on a sorti le christianisme manu-militari (par la force) en allant jusqu'à modifier la constitution canadienne (pour le territoire du Québec) et la Charte des droits et libertés du Québec, sans oublier la Loi sur l'Instruction publique (LIP) pour pouvoir décider, sans l'accord des parents, des valeurs spirituelles à transmettre aux élèves maintenant et dans les prochaines décennies.
Voici ce qu'on trouve à l'article 36 de la Loi sur l'Instruction publique (LIP) du Québec :
Rôle de l'école.36. L'école est un établissement d'enseignement destiné à dispenser aux personnes visées à l'article 1 les services éducatifs prévus par la présente loi et le régime pédagogique établi par le gouvernement en vertu de l'article 447 et à collaborer au développement social et culturel de la communauté. Elle doit, notamment, faciliter le cheminement spirituel de l'élève afin de favoriser son épanouissement.
Ceci avait été demandé par les parents catholiques et protestants en 1999-2000 (j'étais là), pour que les enfants puissent avoir accès à des activités reliées à leur foi. Dans le contexte où le christianisme est, depuis l'arrivée du cours d'Éthique et culture religieuse à la rentrée scolaire 2008, banni des écoles publiques financées par mes impôts et les vôtres, de quel cheminement spirituel parle donc le nouvel article 36 de la LIP ? Poser la question, c'est y répondre : avec l'article 36, la LIP pave la voie des cheminements spirituels non chrétiens et probablement non monothéistes dont l'État décide ou décidera SANS l'accord des parents ou répondants légaux de l'enfant. Voilà. Bonjour tous les petits yogis !
Gens du Québec, il est temps de vous réveiller. Je suis pour la liberté de choix, la liberté de croire et de ne pas croire, liberté de parole et d'opinions, liberté de conscience, etc. Je suis pour que l'école publique soit séparée de toute religion et de tout dogme, même les religions philosophiques (bouddhisme, taoïsme, ...) et les dogmes scientifiques ou même laïques. Mais ne vous y trompez pas. Ce n'est pas la liberté de choix et de parole, que promettent ces groupes (ni les ultra-laïcs d'ailleurs). C'est la contrainte de vous conformer de gré ou de force, à leurs idées politiques, sociales et spirituelles, par la loi s'il le faut. Pensez-y, depuis les amendements de la Loi sur l'Instruction publique du Québec, c'est maintenant le gouvernement qui décide, SANS AUCUN accord des parents, des valeurs spirituelles à transmettre aux élèves (bienvenue aux religions orientales). Est-ce bien cela que vous voulez? Pour l'heure, l'enseignement spirituel yogique fait peut-être votre affaire, mais qu'enseignera-t-on, SANS l'accord des parents, dans 5, 10 ou 15 ans? C'est donc aujourd'hui qu'il faut agir.