mardi 17 mai 2016

Comment attirer les entreprises au Québec et les retenir? titre l'IEDM: Mon commentaire

2016-05-17 - Comment attirer les entreprises au Québec et les retenir? (IEDM): Mon commentaire au post de l'Institut économique de Montréal, chronique financière dans le Journal de Montréal


Le texte original est de Mathieu BÉDARD, 17 mai 2016

Comment attirer les entreprises au Québec et les retenir? 


«Arrêter de faire les manchettes de façon négative serait un bon début. Repassons les derniers mois et tous les sujets de nouveaux projets qui se terminent en crise nationale sur la place publique (gaz, pétrole, énergie, automobile, ...). Nous passons pour un genre de joyeux naufragés. Même des ententes ont été annulées; le Gouvernement du Québec reniant ses propres engagements et investissements. De plus, on n'est pas obligés d'avoir des monopoles en tout (taxi, agriculture, acériculture, vente de vins et spiritueux, ...) pour exiger des emplois nationaux. 

«Tant que les Québécois auront la phobie des billets de 50$ et de 100$ dans les commerces parce qu'il existe des faux, ce sera un indice qu'on n'est pas sorti de l'auberge, avec notre rapport à l'argent qui soit dit en passant n'a pas à voir avec notre passé catho dominant (les cathos aimaient l'argent et les amis au pouvoir), mais avec la montée de l'anticapitalisme.»

FIN de MON commentaire.

Et les investisseurs québécois de la base? 


1000 personnes investissant chacune 5,000 $, ça fait 5 millions (M$). J'ajouterais: OU encore devrait-on laisser plus d'argent dans les poches de nos contribuables pour que davantage de Québécois deviennent des investisseurs, fondent une start-up, ou à tout le moins, investissent des fonds dans nos entreprises. En tout cas, les notions pratiques d'économie ne sont pas le lot de nos écoles secondaires. Et je ne parle pas ici d'économie en tant que critique sociale (ex. altermondialistes, anticapitalistes, anarcho-syndicalistes, ...) mais en tant que notions pratiques et motivatrices; exemple, être son propre patron et maître de son horaire.

L'État peut faire BEAUCOUP mieux pour favoriser l'entrepreneuriat et ainsi faciliter le fait que les jeunes puissent se lancer en sachant qu'ils n'auraient pas à mettre 20 heures par semaine à remplir des papiers pour la curiosité d'apparatchiks qui ne produisent rien et pour remplir les coffres de l'État de revenus mal gérés, poussés au gré des vents des lobbys et groupes de pression. Encore un peu et il faudra taxer un mal-voyant pour l'avoir aidé à traverser un carrefour urbain.

Je précise dans ce qui suit, mon idée sur un sujet soulevé en réponse à mon commentaire, car ma réponse (ici reformulée) n'a pas été publiée suite à un problème technique ou pour une raison de filtre inconnue.

Avant de taxer davantage et de hausser les impôts sur le revenu


En réponse à un commentaire sur la formule de taxation, mon point n'est pas sur les taxes (et impôts) surtout, mais sur les monopoles qui empêchent les nouvelles formules, entre autres pour éviter la mise en compétition. La dernière affaire avec UBER, donc avec des nouvelles tendances, démontre que l'État peut imposer des normes, s'il a peur (ex. s'assurer que les taxes soient prélevées) et pourrait établir des règles pour assurer des emplois au Québec de la part des investisseurs, sans pour autant imposer la formule unique (de l'agriculture au taxi en passant par les services de garde à la petite enfance - CPE avec spéculation à la revente des permis). C'est une forme de pizzo qui au lieu d'aller au crime organisé, va pour entretenir un État-monstre. 

Nous le payons très cher, ce modèle québécois de gestion de l'offre, si l'on se met à comparer les prix de nos produits de base avec nos frontaliers. Parlez-en aux familles avec un revenu familial annuel de moins de 50,000 dollars. Les dépôts des produits alimentaires visant à aider les plus démunis sont dépassés par la demande. Du point de vue des services de l'État, je paie personnellement, par exemple, pour des services de santé auxquels je n'ai pas accès, sauf en cas d'urgence (près de la moitié de mes taxes et impôts vont pour les services de santé). Pour le reste, les services dits «couverts» par l'État, ce sont en réalité des mois, voire des années d'attente. Par exemple, des gens atteints d'un cancer se font fixer des rendez-vous pour des examens plus poussés et traitements, des semaines après un premier diagnostic... Des collègues de travail qui sont arrivés des anciens pays communistes de l'Europe de l'Est nous disent que ces délais sont inacceptables.


Un interlocuteur sur le site du journal semble suggérer que l'absence de taxes élevées amène la surconsommation 

Je crois plutôt que

  1. Dans un pays libre, c'est un sujet plutôt personnel; le choix de dépenser l'argent qu'on a acquis en travaillant (1).
  2. Je suis depuis longtemps en faveur d'une inclusion des taxes dans les prix des biens et services, mais en même temps, l'État y verrait sûrement un moyen de taxer en mode «stealth» (furtif, indétectable) et les gens peu informés n'en prendraient pas conscience. 


Au Québec, 40% des salariés vivent d'une paye à l'autre. Cela EST un fait et un VRAI problème! Au lieu de surconsommer en étant moins taxés, je vois plutôt que les citoyens pourraient aussi investir autrement: par exemple, acheter un lot OU partir un travail autonome selon les intérêts et talents particuliers, en parallèle à un premier emploi, investir dans des actions en entreprises, etc...


Quelques suggestions à l'État québécois (et par extension, au Canada lorsque cela s'applique):


Je précise qu'avant d'ajouter de nouvelles taxes ou impôts sur le revenu et sur les investissements:

  • Que l'on revoit l'organisation du travail et des organismes publics comme cela devait se faire. La solution (par exemple dans le domaine de la santé) n'est pas toujours dans plus d'argent, quand on compare aux ressources équivalentes dans d'autres provinces ou États. Parfois, il faut éliminer des compartimentations de tâches, responsabiliser, donner une autonomie suffisante. Elle n'est pas nécessairement dans plus de structures et de protection (ex. agriculture, acériculture, taxi, services de garde à la petite enfance).  
  • ET que l'on revoit la brochette de services pour éliminer ce qui n'est ni essentiel, ni important.
  • Que l'État commence donc à réglementer par réduire les coûts d'accès aux communications dont nous sommes les plus facturés au monde. 
  • Qu'il donne aussi l'exemple aux entreprises et aux banques, en ne chargeant pas des taux d'intérêts quasi-criminels sur les citoyens (ex. actu 15% environ pour les villes et le Gouvernement), tandis qu'AUCUN placement ne garantit un tel rendement en 2016. C'est de la frime étatisée.

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1.  Sur la nouvelle morale, le bouddhisme ne s'impose pas, car dit-on, il ne fait pas de prosélytisme (on sait bien que c'est faux, il y en a plus que jamais): mais pourtant la soit-disant simplicité volontaire de plus en plus forcée par les partisans, jusque dans les politiques sociales. Et du côté de l'hindouisme, le fait de ne pas manger de viandes se cache souvent derrière des arguments sur la santé, alors que les gens n'ont souvent même pas les moyens de manger du vrai bio (ex. agriculture sans usage de pesticides)