lundi 27 février 2012

Les petites pilules du bonheur et le malheur sur les routes

Ce qui était prévisible est confirmé, certaines drogues légales, comme les antidépresseurs ou une combinaison de médicaments et drogues peuvent rendre les conducteurs automobiles dangereux au volant, par exemple en atténuant les réflexes ou le jugement, en créant un sentiment d'invincibilité, ou connexe, en provoquant une conduite agressive. Un article publié aujourd'hui dans le Journal de Québec va dans ce sens.

Cela ne surprend pas, et pas besoin d'être pharmacien pour le savoir. Un des problèmes est que dans une société déresponsabilisée, il faut tout démontrer scientifiquement, étude à l'appui avant de prévenir (ex. distractions au volant par les cellulaires et écrans). Encore un peu, et il faudra bientôt prouver qu'un coup de pied au derrière, ça fait mal, mesures à l'appui...

Il y a quelques mois, j'ai personnellement failli être happé par un conducteur à la porte d'un dépanneur, dans la partie de l'accès réservée aux piétons en juste en front des portes automatiques. Le conducteur d'une minivan est venu me chercher à moins de 2 mètres des portes et en total déséquilibre, j'ai dû mettre les mains sur le capot pour ne pas tomber sur son véhicule, tandis que j'avais le pare-chocs avant appuyé sur les deux genoux. Lorsque j'ai regardé le conducteur en face à travers le pare-brise, il avait un sourire niais de "stone" et les yeux un peu vitreux. Ce dernier avait décidé de ne pas stationner à angle-droit de la façade du commerce comme les cases le prévoient (d'un côté ou de l'autre des portes), mais plutôt de stationner en parallèle de la façade. Pour ce faire, il devait passer à 2 mètres devant les portes, à angle droit avec l'entrée/sortie des piétons. Il semblait avoir pris de bonnes petites pilules. Une fois rendu à mon véhicule, j'ai constaté qu'il prenait 3 cases à lui seul, en plus d'avoir failli me happer et me briser les genoux durant sa manoeuvre dangereuse. Conclusion, il manquait du jugement le plus fondamental, et n'avait PAS 20 ans, mais au moins dans la mi-cinquantaine.

Suivant la logique de l'alcool au volant, les partisans de l'antidémarreur éthylique (alcool), qu'ils aimeraient voir implanter dans tous les véhicules, incluant ceux des propriétaires qui ne conduisent pas après avoir consommé, devront logiquement aussi logiquement l'implantation d'un système de détection des drogues. On ne s'en sort pas. Ça n'aurait plus de fin, évidemment. Il y aurait aussi tant qu'à faire, les détecteurs pour: la somnolence, les permis non valides, les lunettes oubliées, le cellulaire sans système mains libres, ceux qui s'immobilisent à l'entrée d'une bretelle d'autoroute pour entrer une adresse ou un code postal sur le système de navigation GPS ou le font en conduisant, les freins en mauvais état, les pneus trop usés, etc.

Pour protéger la sécurité des citoyens, il faudra tout de même que quelqu'un se penche sérieusement sur le problème drogues et médication et sur ce qui se voit à l'oeil. Ça n'a aucun sens ce que nous voyons sur nos routes ou même dans des manoeuvres aussi simples que le stationnement devant un commerce, ou encore les pneus usés sur les véhicules en plein hiver. Il suffit de marcher et d'observer dans les stationnement pour le voir. Si on ne fait rien comme société, c'est tout le système du no fault qui s'écroulera et on deviendra une société de poursuites légales.

Plutôt que de mettre des radars partout, on devrait commencer par là où est le principal danger. Voitures mal chaussées en hiver, conducteurs inaptes à conduire, agressivité au volant, etc. Pourquoi pas des caméras d'observation à bord de véhicules de citoyens qui font des trajets réguliers sur l'autoroute, par exemple? La police verrait tout ce qu'on voit, presque chaque jour. Il suffirait d'un bouton (ex. sur le volant) pour marquer un évènement capté pour visionnement par les intervenants légaux.

En tout cas, un article d'intérêt qui n'a pas eu un tweet avant 21h le 27 février, ce qui en dit long sur les priorités des Québécois:

Jean-François RACINE.  DROGUE AU VOLANT : Dangereux cocktails mortelsJournal de Québec, Lundi 27 février 2012, p. 3