dimanche 11 décembre 2011

Joyeuses Fêtes, Québécois ET Joyeux Noël, Tunisiens - Partie 2

11 Déc. 2011. J'ai reçu ce commentaire soumis par voie de courriel suite à mon précédent article. Un(e) lecteur(trice) anonyme, visiblement d'origine syrienne y précise qu'en Islam, il n'y a pas à proprement parler de fête de Noël au sens chrétien. Je la publie, car la remarque est d'intérêt pour les lecteurs et sert aussi à quelques précisions.  

AVERTISSEMENT : cette amorce d'ouverture était avant le changement de gouvernement en Tunisie (la nouvelle inspirant l'article de 2011 datait de Noël 2010). L'islam antichrétien et anti-américain a repris du service depuis.

Le courriel (email) va comme suit:
«Bonjour Il y a une vielle tradition populaire en Syrie Le lendemain de noël les gens la bas tous (chrétiens ou musulmans ) préparons le matin pour manger une sorte de pâtisserie traditionnel nommé : la table de marie . Selon eux ils font cette table pour fêter la naissance d’un prophète car marie la paix de dieu sur elle et sur le christ n’a pas eu cette chance de fêter de son bébé . Pour votre culture Monsieur aussi noël existe pas en Islam malgré que les musulmans croient en christ et a sa mère (la paix de Dieu sur eux et sur tout les prophètes ) la plupart font ca par tradition ou limitent d’autre peuples(...)» (lecteur anonyme, 10 décembre 2011, heure de l'est, Canada)
Je remercie sincèrement cette personne d'avoir soumis cette précision. Je voulais pour ma part dans mon premier billet sur le sujet, exposer quelques exemples de tolérance de l'Islam envers une coutume de l'Occident avec les sapins et décorations de Noël. D'autre part, il y a plus d'un texte biblique qui réfèrent à la nativité (sans en faire à chaque fois le récit détaillé) ou l'abordant via l'Incarnation. 


Le titre du billet précédent, Joyeuses Fêtes, Québécois ET Joyeux Noël, Tunisiens !?, se voulait volontairement  ironique envers une certaine tendance au Québec, justement pour illustrer des exemples de tolérance envers cette tradition chrétienne, que l'on retrouve en quelques lieux, en Islam. Paradoxalement, au Québec, nous perdons, ou plutôt nous faisons voler, l'ouverture à notre propre histoire et ce récit de la Nativité, alors que les antichrétiens oeuvrent intensément, étape par étape, pour éliminer toute manifestation publique de la chrétienté (chrétiens inclus). Imaginez que l'on veut même éliminer les simples sapins de Noël des centres commerciaux alors que ce sont des édifices appartenant à des investisseurs privés. À l'école publique, le mot "Noël" est déjà banni, sauf du programme d'Éthique et culture religieuse (ÉCR)


D'où l'importance du parallèle intéressant entre la situation au Québec et d'autre part, la situation au marché Carrefour de Tunis et dans un grand hôtel des Émirats arabes unis avec, en 2010, le sapin de Noël garni avec des bijoux d'or, de pierres précieuses et d'argent. Les propriétaires de l'Emirates Palace d'Abou Dhabi disaient avoir décoré un sapin pour la troisième année sans pour autant «offenser la population musulmane locale» (1). Il n'est plus possible de croire que le but du laïcisme soit de ne pas heurter les nouveaux arrivants. Ils sont dévoilés; leur but est d'imposer leur vision du monde à tous, alors que dans l'histoire, les pays sans liberté de religion ont toujours été des pays sans liberté.

D'autre part, 
  • La fête de Noël qui commémore la naissance du Christ n'est pas une ordonnance biblique mais bien une tradition développée au fil du temps et intégrée aux pratiques de l'Église.
  • Il est vrai que Jésus n'est vraisemblablement pas né un 25 décembre, comme notre lecteur l'exprime, et comme j'avais lu à quelques reprises sur le sujet, mais il fallait historiquement choisir une date. Cette période correspond au retour de la croissance de la durée du jour (la lumière commence à vaincre les ténèbres) et cela cadre bien avec l'esprit du ministère de Jésus-Christ, la «Lumière qui luit dans les ténèbres».
  • Le sapin représenterait un arbre porteur de fruits et de lumières et n'est pas non plus une ordonnance, mais a été largement utilisé. Une tradition fait remonter cette pratique au moine Martin Luther (16e siècle). Aujourd'hui, le sapin n'a plus vraiment de signification chrétienne.
  • Ce qui reste de symbole chrétien dans l'entourage du sapin, est la scène de la Nativité à son pied avec des personnages (figurines). C'est la crèche aujourd'hui disparue de plusieurs foyers.
  • Le Père Noël est une adaptation de l'ancien saint Nicolas, protecteur des enfants, que la compagnie Coca-Cola s'est approprié du personnage déjà en transformation, pour en faire un bon mangeur et buveur bedonnant. Le spécialiste du marketing, de la pub et des communications, Luc Dupont, en a déjà parlé et écrit sur son blogue: 
«Redessiné en 1931 par le suédois Haddon Sundblom (la campagne publicitaire de Coca-Cola cherche à séduire les enfants), le Père Noël connaît plusieurs transformations par rapport à Saint-Nicolas et aux premières représentations du Père Noël popularisées par les dessinateurs européens et américains (...) il prend du poids, il sourit, il donne des cadeaux et il porte le rouge Coca-Cola sur l'ensemble de son vêtement» (2).
    Le Père Noël sous son apparence actuelle nous est venu d'une
    campagne de publicité de Coca-Cola de 1931, visant les enfants.
    Bref, le verre de lait avec les biscuits oubliez-ça, pour lui faire plaisir, c'est du Coke que le bonhomme au manteau rouge boit. Cet imposteur couleur rouge Coca-Cola est ainsi venu faire de l'ombre sur une commémoration chrétienne. Mais tous s'entendent sur des valeurs communes importantes comme les retrouvailles et les cadeaux en famille, un temps d'arrêt de tous, durant la même période de l'année, pour exprimer de l'appréciation et de l'entraide, une pause chaleureuse au retour du froid (pays plus nordiques), etc.
    • Dans la chrétienté et les récits et prophéties bibliques, la naissance du Christ représente l'incarnation du Fils unique de Dieu, francisé Jésus (Yeshua) qui naît de Marie, avec Joseph comme père par adoption. Il s'incarne pour grandir parmi les hommes et participer à leurs souffrances, épreuves et tentations (sans reproduire la chute et la révolte contre Dieu le Père).  Noël c'est Dieu qui se donne aux hommes. À la fin de son ministère terrestre, Jésus rachète son peuple (se donne en rançon à la place des hommes à la croix) pour les délivrer de la malédiction qui pèse sur eux (visible ou non) et les ramener à lui pour l'éternité. 
    Nous voyons, dans la simple fête de Noël, la complexité des perceptions et lectures. Et l'on veut nous faire croire, au Québec, que le programme d'Éthique et culture religieuse (ÉCR) suffirait et viserait à comprendre les grandes religions et divers systèmes de pensée du monde, à des jeunes âgés entre 6 et 16 ans environ... Dans les faits, c'est tout autre chose... Mais le temps est à la Paix.

    Film suggéré pour le récit de la Nativité :
    Film La Nativité, v.f. de Nativity Story.
    Date de sortie en salles : déc. 2006 et en vidéo
    en 2007.
    La Nativité (The Nativity Story), sortie : 2006, durée approximative 1 h 29 min.

    Ce film est disponible dans certains clubs vidéo et évidemment chez les marchands. Il exprime bien le contexte historique et les difficultés de l'époque (domination romaine). En cette période, les femmes ne choisissaient pas nécessairement leur mari et vice-versa. Il explique aussi pourquoi l'un des Hérode, fera exécuter des milliers d'enfants mâles en bas âges et pourquoi Joseph voulait répudier en secret et non publiquement de sa fiancée, Marie, et d'autres choses encore. Un bon divertissement et instructif sur la Nativité fêtée dans la chrétienté. 
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    1.  Abou Dhabi : un sapin de Noël à 11 millions de dollars, LeParisien.fr, 15 décembre 2010.
    http://www.leparisien.fr/international/abou-dhabi-un-sapin-de-noel-a-11-millions-de-dollars-15-12-2010-1192726.php

    2.  Luc DUPONT, SPÉCIAL marketing de Noël, Le Blogue de Luc Dupont, Jeudi 23 décembre 2010.

    http://lucdupont.blogspot.com/2010/12/special-marketing-de-noel.html