samedi 3 juillet 2010

Hausse de 19% de la consommation d’alcool au Québec

L'Institut national de santé publique (INSP) fait le constat que la consommation d'alcool tend à augmenter au Québec, incluant la «consommation abusive épisodique» (lire : petite, moyenne et grosse "brosse" en bon québécois). La consommation per capita (par individu) a augmenté de 19% entre 1994 et 2008.

L'INSP recommande par ailleurs de réduire les taxes sur les bières à faible taux d'alcool, comme l'a fait l'Australie.

La Société des alcools du Québec est de son côté invitée à reconsidérer sa raison d'être initiale. À l'origine, l'organisme avait pour mandat le contrôle et la prévention. Je me souviens d'un Québec bien arrosé où plusieurs mères de familles et enfants n'avait rien à manger quand le père avait bu son salaire et où plusieurs accidents de la route étaient causés par la consommation d'alcool (tiens, sur ce dernier point ...). La Société d'État aurait dévié de ce mandat initial au fil des ans, pour en venir à jouer le rôle d'un organisme de promotion de la consommation. Je dirais même, banalisation de la consommation, au regard de la génération montante qui a vu ses parents boire pour tout et pour rien.

«Les trois chercheurs invitent par ailleurs la Société des alcools à se questionner sur ses pratiques promotionnelles axées sur les rabais au volume d’achat et autres réductions de prix.
Selon eux, ces pratiques de la SAQ illustrent le glissement de sa mission de contrôle et de prévention vers des objectifs de rentabilité» (NADEAU, Rémi. «Hausse de 19% de la consommation d’alcool», Journal de Québec, samedi 3 juillet 2010).

Quelques faits pour le Québec:

  • 500 000 Québécois consomment «au delà des quantités hebdomadaires jugées à faible risque» (ceci équivaut plus ou moins à un peu moins de 7 hommes sur 100 sur une base d'une population de 7,8 millions de Québécois). 
  • «le taux d’hommes ayant ingurgité plus de 14 consommations en une semaine est passé de 8 pour cent à 11 pour cent» entre 1995 et 2005.
- La consommation per capita (par individu) a augmenté de 19% (hausse de un cinquième) entre 1994 et 2008.

Mon commentaire

Pour la publicité et les promotions au volume par la SAQ, celle-ci devrait se dire que dans son rôle social probable dans la hausse de la consommation, la modération de sa soif de dollars «a bien meilleur goût».

On est donc passé de la consommation abusive des années 1960-70 du type bière entre les 2 jambes au volant de la voiture américaine 8 cylindres, carburateur à 4 barils, vers une consommation modérée, puis recrudescente, politiquement correcte ou socialement cool, mais non moins dangereuse promue par la SAQ.

Tout est aujourd'hui prétexte à boire; la naissance, la mort, la nouvelle carrière, la retraite, le vendredi, le samedi, le dimanche, le jeudi, la paye, le soleil, la pluie, l'hiver, l'été, le printemps, l'automne, la chasse, l'amour, la peine d'amour, l'avant-repas, le repas, l'après-repas, l'après-sport, regarder le sport, les voyages, le cocooning, la surabondance de nourriture et d'argent, et... la pauvreté (celle-là, elle est moins drôle...).

Comme d'autres organismes du Gouvernement créés pour le citoyen, la SAQ devient une vache à lait pour remplir les coffres de l'État en vue de payer des choses que nous n'avons pas les moyens de nous payer; comme par exemple les mega-shows pseudo-gratuits (autre occasion de boire), la subvention du nouveau clergé politico-social (plusieurs humoristes, plusieurs productions cinématographiques, etc.) et autres moteurs de lobbying artistique très affairés à la restructuration sociale go-gauchiste, et subventionnés à même les fonds de tous.

Génération montante

De plus, c'est un fait connu que le jeune qui grandit dans un foyer où l'alcool est régulièrement présent développera plus facilement une attitude de consommation abusive. Cela me rappelle cette histoire d'un père de bonne famille qui avait son bar privé bien garni, au sous-sol de son bungalow québécois. Aujourd'hui on dirait son cellier ou sa cave à vin personnelle.

Un beau jour, son jeune fils trouva la mort dans un accident de la route au volant de la voiture qu'il conduisait. Les analyses de sang révélèrent une consommation d'alcool abusive. Quelques semaines plus tard, le père descendit pour prendre une bouteille dans son bar. À la place d'une des bouteille d'alcool, il trouva cette note :  «Merci, papa», signée du jeune homme. La date trouvée sur la note était celle du décès de son fils.

Et la santé ?

Peu de gens se demandent si c'est vraiment l'alcool qui serait bon pour la santé en petite quantité ou plutôt les autres produits, par exemple ce qui provient du raisin, entre autres. Je me souviens que le naturiste Jean-Marc Brunet a souvent écrit dans ses chroniques, que c'est un produit contenu dans le raisin qui serait la source de bienfait pour le coeur, et non pas l'alcool. Donc... on aurait le même effet positif avec du jus de raisin pur ou un vin à plus faible taux d'alcool...
  • Et il ne faudrait pas oublier que l'alcool est un dépresseur.
  • Et que toute consommation d'alcool est dangereuse pour l'enfant que porte la femme enceinte et les graves effets sur l'enfant, du syndrome foetal de l'alcool.

Pour lire l'article ayant inspiré ce billet : 
NADEAU, Rémi. «Hausse de 19% de la consommation d’alcool», Journal de Québec, samedi 3 juillet 2010).