Dans la langue grecque, la vertu (ἀρετή) définit la bonté, un acte de grâce, la droiture. Dans le langage postmoderne courant, dans les perceptions et dans la guerre des communications, la vertu se fait coller des correspondances, via des mots qui sont de faux amis et qui n'ont pas de valeur intrinsèque constante. Il faut le discerner quand on essaie de vous manipuler par la flatterie, ou des communications visant à vous coller la honte.
Vous êtes unique. Par exemple, j'ai remarqué l'usage plus fréquent de l'expression suivante ou d'un équivalent : «Tu es unique», dans les publications des réseaux sociaux et dans les publicités. Pourtant, le mot est évacué de toute valeur constante. Vous pouvez être un tueur en série et vous n'en devenez pas moins «unique». Je veux dire que même l'homme le plus tordu du monde est un être unique. Être unique constitue un attribut neutre en soi, en lien avec la droiture. Ce n'est pas une qualité.
Voici quelques autres exemples de faux amis de ce qu'est une vertu et qui sont en fait neutres et dont la valeur dépend du contexte. Chacune de ces prétendues «vertus» peut être positive, neutre ou mauvaise. Tout dépend de qui la pratique, du but, etc.
L'ordre, l'organisation. Les individus narcissiques, les gangs criminels, les leaders corrompus, les fraudeurs, les pires tyrans, peuvent être très ordonnés et organisés.
La solidarité, l'acceptabilité sociale; soi-disant consensus social. On pourrait dire la même chose de la solidarité. Les médias ou les partis politiques ou les ingénieurs sociaux qui travaillent au reformatage des sociétés occidentales pour leur imposer des virages vers le communisme, aiment bien manipuler les populations avec un faux argument construit sur la solidarité ou l'acceptation sociale de faux consensus. Pourtant, encore là, des gens corrompus, criminels ou manipulateurs peuvent être solidaires. L'acceptabilité sociale peut être progressivement imposée par la tromperie.
La morale et l'éthique. Des codes moraux ou d'éthiques peuvent se contredire, et prétendre représenter la bonne marche à suivre. La morale et l'éthique peuvent suivre la culture, la contrainte d'influents corrompus, etc. Elles peuvent être imposées par une menace directe, ou sous-entendues; implicites dans une association entre un bailleur de fonds et ce qui peut être perçu comme attendu (ex. la perception qu'a un journaliste de ce que l'on attend de lui comme «informations» livrables). Les professionnels qui adoptent un code d'éthique peuvent le contourner et cela se fait souvent. Appliqués à des personnes mauvaises et centrées sur elles-mêmes, un code d'éthique peut être comme parfumer un mort. Sans arbitre, les personnes honnêtes et aimant le peuple, se retrouvent à se battre contre des entités qui ne suivent pas les règles convenues. C'est comme un combattant qui ne suit pas les règles contre un combattant honnête.
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Le serment professionnel de nouveaux avocats, capture tirée du film La Firme, avec Tom Cruise, 1993. |
L'éducation (l'instruction, les connaissances). Les connaissances, la progression de la technologie, les découvertes, peuvent servir au bien ou au mal. Instruisez le voleur, disait Billy Graham, et il sera capable de voler un train au complet. Ou encore, une bombe n'est pas moins violente qu'un arc et des flèches.
Plus près de notre réalité, l'énergie sous de nouvelles formes (ex. le nucléaire, les ondes) peut servir au bien ou au mal. L'instruction n'est pas une vertu. L'Énergie nucléaire, par exemple, peut détruire des populations entières ou constituer une énergie à risque, mais utile. L'intelligence artificielle (IA ou AI en anglais) est déjà utilisée à bon ou mauvais escient. On peut en deviner la suite.
On peut même enseigner le mal en tant que valeur attendue d'une génération montante en suivant une cohorte de jeunes, depuis le service de garde de l'État, jusqu'à l'âge adulte. Évidemment, on le présentera comme le bien commun. Les enseignants peuvent ainsi se trouver en position d'agent de l'État au service d'intérêts politiques. Il peut ainsi, consciemment ou non, servir une cause plutôt que le bien. Les enseignants peuvent être instrumentalisés par un État qui devient progressivement un autoritarisme, une oligarchie, une dictature, etc.
L'entraide. Lorsqu'un groupe criminalisé (ex. motards criminalisés) d'un État ou d'une région perd le contrôle de son territoire, à l'avantage d'un gang rival, les membres de la même bannière, d'une autre région peuvent vouloir venir en support. Dans ce cas, l'entraide n'est pas un acte de bonté, de grâce ou de droiture visant le bien commun. Car le crime, qu'il soit commis par un gang, son rival, ou encore des politiques, ne sert pas l'intérêt d'un peuple.
Le progressisme. Un changement peut constituer tout le contraire d'un progrès. Le mot «progressisme» peut maintenant désigner la montée de valeurs totalitaires en vue de servir les nouveaux «rois» du monde. Nous faisons face à un sophisme (argument dans le but de tromper) basé sur un néologisme.
La loyauté. On peut être loyal aux politiques les plus tordus et immoraux du monde. La loyauté peut constituer dans certains contextes, l'acte le plus intéressé et centré sur soi, dans le but de sauver son emploi, assurer des avantages économiques et sociaux reçus comme récompense à la collaboration de son clan (sa famille), etc.
La Science. Mais quelle science? Selon quels critères, quels vérifications, etc.
Bref, si le cœur spirituel de l'homme n'est pas transformé pour produire des fruits de bonté, d'actes de grâce, de droiture, de vérité, les mots peuvent n'être que des illusions trompeuses dignes du roman 1984.
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L'ÉDUCATION ET L'INSTRUCTION SUPÉRIEURES NE SUFFISENT PAS À ÉTABLIR L'INTÉGRITÉ DES PERSONNES.
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