jeudi 27 juin 2024

Comment l'accord et la libération de Julian Assange ont été négociés - extraits de la première interview | ABC (Australie)

Julian Assange : un oiseau libre mais affaibli... dans une volière hostile.  


L'accusation d'espionnage (très grave aux États-Unis) a été formellement rejetée, selon une déclaration officielle de l'avocat Barry Pollack, du  District of Colombia:
«L'affaire d'espionnage contre M. Assange dans le District Oriental de Virginie a été formellement rejetée et le procès contre lui est officiellement terminé». (1)
Aucune preuve n'a pu être faite en 14 années, que l'alerte de Wikileaks aurait fait des victimes, comme il sera déclaré dans l'interview accordée par Jen Robinson à ABC Australie et dans une conférence de Presse du Groupe parlementaire «Bring Julian Assange Home» (Ramenez Julian Assange à la maison), toutes deux tenues le 27 juin 2024

Honte aux journalistes. À l'avenir, il faudra être encore plus prudents et critiques à l'égard des déclarations des médias et des gouvernements


À l'époque, au moment des événements en 2010, j'avais encore tendance à penser que les médias mainstream pouvaient encore nous informer correctement la plupart du temps. Mais de récents événements avec des ONG comme l'OMS, qui étaient bien nés, nous interpellent sur le fait que même des entités non gouvernementales sont sujettes à être détournées ou infiltrées de leur mission. Cela pourrait arriver même à Wikileaks. Tout citoyen responsable doit être aux aguets.

Cette libération à ce moment-ci, à quelques mois de l'élection présidentielle américaine, pourrait être aussi un moyen de distraction politiquement calclulé, ou une incitation à Wikileaks de contenir leurs révélations sur d'autres scandales.

L'interview avec l'avocate Jennifer (Jen) Robinson


En entrevue avec ABC Australie, l'avocate Jennifer Robinson, à gauche dans la capture d'écran, sur le tarmac au sortir de l'avion arrivé en Australie, a expliqué, le 27 juin 2024, que les discussions pour parvenir à une entente ont duré 6 mois avec une période finale et intensive d'un mois, pratiquement jour et nuit. D'autres avocats, dont le très respecté Barry Pollack (co-défenseur avec Jen Robinson) et des parlementaires ont été impliqués.

Julian Assange au débarquement de l'avion en Australie, accompagné de son avocate Jennifer Robinson (Jen Robinson) 

Jennifer Robinson (Jen Robinson) avocate de Julian Assange, 2024 (capture d'écran 2024-06-27, interview à ABC Australie)


«Je tiens à préciser qu'il a plaidé coupable à une accusation de conspiration en vue de commettre un acte d'espionnage pour avoir reçu et publié des informations provenant d'une source gouvernementale»... et révélant des preuves de crimes de guerre, de violations des droits de l'homme et d'actes répréhensibles commis par le gouvernement des États-Unis. C'est cela faire du journalisme. C'est criminaliser le journalisme. Mais c'est ce qu'il a dû faire pour sa liberté.» (2)
Elle a ajouté que le Gouvernement australien n'était pas impliqué dans les termes du plaidoyer.
«Je tiens à préciser que le Gouvernement australien n'a joué aucun rôle dans la négociation de l'accord sur le plaidoyer, qui était absolument une négociation entre notre équipe juridique et le ministère de la Justice. C'est Julian qui a pris cette décision.» (3)

Nous comprenons aussi que les conditions de santé mentale de Julian Assange ont été fragilisées. On comprend qu'il voulait retourner auprès des siens, dans son pays et espérer un moins grand risque d'assassinat. La CIA avaient comploté pour le tuer.

«S'il avait perdu [un procès en appel au Royaume-Uni] et si nous avions perdu le procès en extradition, il aurait été extradé vers les États-Unis où il aurait été soumis à des conditions de détention qui, d'après les données médicales, auraient provoqué son suicide... Dans un pays où la CIA a comploté pour l'enlever et le tuer. Or, aucune de ces options n'était bonne lorsqu'on lui a proposé un accord de plaidoyer qui lui garantissait la liberté, la fin de l'affaire et la possibilité de rentrer chez lui et de retrouver sa famille. Vous voyez que c'est un choix rationnel.» (4)

ABC News In-depth (Australia, 27 juin 2024)
https://www.youtube.com/watch?v=Aar_th1g21k



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1.     Source : 

Free Assange : "The espionage case against Mr Assange in the eastern district of Virginia was formaly dismissed and the case against him is over formally and officially".

Selon ce même média, Julian risquait 75 ans de prison pour avoir publié des preuves de crimes de guerre, s'il avait été condamné par le DOJ des États-Unis. 
Il a subi: près de 2 années d'assignation à résidence;
7 années de détention arbitraire à l'Ambassade d'Équateur;
5 années de détention dans une cellule minuscule, de prison de haute sécurité.

ABC News In-depth. 7.30. Australie. Page consultée le 27 juin 2024. 
https://www.youtube.com/watch?v=Aar_th1g21k

"I want to make very clear that he has pleaded guilty to a «charge of conspiracy to commit espionage for receiving and publishing information from a Government source wich revealed evidence of war crimes, human rights violations and wrongdoing by the United States Government. That is doing journalism. That is criminalizing journalism. But that is what he had to do for his freedom."

3.    "I want to make clear that the Australian Government played no role in the plea deal negociations that  was absolutely a negotiation between our legal team and the Department of Justice. This was Julian decision."

4.     "If he lost [an appeal case in UK] and if we lost the extradition case he would have been extradited to the United States to prison conditions that medical evidence showed would cause his suicide... To a country where the CIA plotted to kidnap and kill him. Now neither of those options were good when offered a plea deal that ensured his freedom and that this was over and that he' come home and be with his family. You can see that that's a rational choise."