vendredi 2 avril 2010

Saboter l'école privée pour économiser au Québec? Refaites vos devoirs!


(Dernière modification : 15 avril 2010)

Si vous voulez faire AUGMENTER les coûts de l'éducation au Québec, faites exactement ce que plusieurs prônent : retirez le financement public du réseau d'éducation privée et plusieurs écoles fermeront leurs portes. Mais voici l'erreur.

Leurs coûts d'opérations reposeront alors à 100% sur le Gouvernement du Québec et non plus à 60% et voici pourquoi.

(article partiellement retouché, pour corriger une erreur de représentation de la classe moyenne et des familles de faibles revenus au privé, qui doit être révisée à la baisse)

LIRE AUSSI

L'École privée favorisée ? Voyons voir... (16 Juillet 2010)

http://yapasdpresse.blogspot.ca/2010/07/lecole-privee-favorisee-voyons-voir.html

Au Québec, dans le milieu scolaire privé subventionné (il y a du privé non subventionné), les parents contribuent pour environ 40% des coûts des services éducatifs, ce qui ne couvre qu'un partie des coûts totaux (incluant bâtiments, entretien, etc.c), en plus des impôts et taxes auxquels ils ont déjà contribué via le régime universel. Ils paient donc déjà pour l'école publique mais sans y inscrire leurs enfants. ET le Gouvernement du Québec (nos taxes et nos impôts) réinjecte dans le privé subventionné, le 60% manquant à l'inscription de l'élève. Donc, il s'agit d'une forme de partenariat public privé (PPP). Dans le système scolaire public, c'est par contre 100% qu'il doit supporter en plus de couvrir beaucoup d'autres dépenses non subventionnées au privé. Il y a donc une économie d'échelle importante et un avantage à continuer de soutenir partiellement le privé, pour le gouvernement.

Les clients du privé doivent en retour, logiquement, s'attendre  à certaines possibilités de choix et d'aménagements dans une démocratie, en plus des autres impôts et taxes déjà payés dans le régime "universel" d'éducation. En réalité, il faut le répéter, ils ont déjà payés toute leur part entière du système public sans s'y inscrire. À cela, ils ajoutent leur quote part additionnelle.

Là où le raisonnement plus à gauche achoppe, c'est que le privé au Québec, n'est pas le privé des grandes villes américaines. Il s'alimente en bonne partie, de la classe moyenne (1)

Ceci signifie que chaque fois que l'État diminue son support, une partie de la clientèle du privé décroche et le gouvernement doit alors absorber le 100% des dépenses non couvertes par les taxes scolaires, pour toutes les familles de classe moyenne qui délaissent  le privé.

Comment faire croître les coûts de l'éducation au Québec?

Mais si vous voulez encore faire CROÎTRE les coûts de l'éducation totale au Québec, retirez le financement partiel public du réseau québécois d'éducation privée (ces parents qui contribuent déjà au régime public) et plusieurs écoles seront drainées d'une partie de leurs revenus et fermeront leurs portes. C'est de la petite politique de jaloux et d'envieux. Je ne suis pas fort en chiffres, mais vous le seriez encore moins que moi en faisant de telles coupes au privé...

Et si j'étais une école privée, je ne laisserais pas aller mes infrastructures pour un coût symbolique de 1$. L'État devrait les acquérir au prix équitable de leur valeur réelle. Pourquoi? Parce qu'autrement, la donnée est faussée, car dans de tels tours de passe-passe, l'État n'assume habituellement pas le coût réel de ses politiques (terrains, édifices, équipements, formation continue des enseignants).

Personnellement, je dis que certains groupes de pression veulent faire couper la contribution de financement gouvernemental au privé, par simple  envie (jalousie) ou pour une guerre idéologique déguisée et présentée sous une argumentation économique (budget de l'État). Vous savez le néosocialisme qui sait, lui, le moule unique par où tous doivent passer, afin d'en ressortir... différents, uniques et épanouis. C'est évidemment un sophisme (un leurre, un argument conçu pour tromper). La diversité n'est pas mieux favorisée par un moule unique (pas plus que la liberté d'ailleurs). Mais ce sont probablement les commissions scolaires et les syndicats qui tirent le plus grand avantage des coupes au privé qui diminuent sa clientèle. Car si les coûts augmentent pour la province, ceux-ci n'ont que les avantages (subventionnement à 100% pour les CS et augmentation de la masse salariale des écoles publiques, donc plus de cotisations syndicales.

Dans la première partie d'un texte d'opinion publié le 1er avril 2010, On a nationalisé nos enfants, une partie de l'argumentation de Madame Elgrably-Lévy, économiste senior de l'Institut économique de Montréal (IEDM) est (ce que son texte ne dit pas) sous-tendue par le fait qu'un nombre significatif de parents qui envoient leurs enfants dans ces écoles font partie de la classe moyenne. Ils veulent, comme les plus aisés, envoyer les enfants dans des écoles qui prennent davantage en compte leurs besoins, chose que l'école publique fait beaucoup moins.

Voici une partie intéressante de l'argumentation de l'économiste et chroniqueuse de l'IEDM (surlignée par moi):
«Or, pourquoi les parents défraieraient-ils plusieurs milliers de dollars sinon parce que ces établissements répondent à des besoins que écoles publiques laïques négligent? Certains mettent l’accent sur les sports, ou les langues; d’autres garantissent un milieu de vie sain ou préparent au baccalauréat français. Évidemment, certains dispensent un enseignement religieux. Pourquoi est-il donc acceptable que des écoles offrent des cours de tout acabit, exception faite des cours de religion?

«On dit que la religion est un choix privé qui ne devrait pas être financé par l’État. La formule, certes ronflante, repose sur une logique boiteuse. Dans notre système étatique, l’argent de nos impôts sert à financer une multitude de programmes et de services que nous n’approuvons pas nécessairement. Les pacifistes paient pour l’armée. Les végétariens subventionnent l’industrie porcine. Des militants pro-vie supportent financièrement les avortements tandis que les impôts de citoyens sans enfants sont destinés à la publication d’un guide sur les devoirs.

«À chaque instant, les uns financent les désirs des autres, et on trouve cela normal. Dans le vocabulaire néosocialiste, c’est ce qu’on appelle la «solidarité»! Or, si la solidarité justifie qu’on finance, par exemple, le festival du cowboy, pourquoi tant d’indignation face à l’enseignement religieux?

«Et puis, rappelons que, dans les faits, l’État ne paie rien. Ce sont les contribuables qui financent tout. Les parents croyants qui souhaitent un enseignement religieux paient aussi leur juste part d’impôt. En vertu de quel principe n’auraient-ils donc pas également droit au service éducatif de leur choix?» (Le Journal de Montréal, p. 27 / Nathalie Elgrably-Lévy, 01 avril 2010; opinion aussi publié dans le Journal de Québec, p. 18).
Retour à mon commentaire :

Plusieurs vous le confirmeront : au Québec, l'école privée est fréquentée, pour une partie non négligeable, par la classe moyenne.

Cessons de refuser de voir les choses comme elles sont. Les parents de la classe moyenne qui font ce choix, se sentent manifestement plus respectés (ou moins méprisés?) au privé et s'imposent par conséquent des choix difficiles. Ils roulent dans des véhicules un peu plus bas de gamme ou moins récents. Plusieurs ont souvent encore un écran TV de taille plus restreinte avec une sonorité stéréo traditionnelle. D'autres font le choix de ne pas aller faire le voyage dans le sud en hiver, ou encore ils coupent dans les loisirs de luxe, ou décident de vivre dans une maison plus sobre et d'autres choses semblables encore. Je connais une mère d'enfants d'une l'école privée qui passe des journaux à 5 heures le matin avec certains d'entre eux, pour leur payer les activités parascolaires (musique, etc.). Certains grands-parents y vont aussi de leur contribution, par du love money pour leurs petits-enfants.

Liberté => choix

La liberté implique un choix. S'il y a liberté, il y a possibilité de choix. S'il n'y a pas possibilité de choisir, mais qu'on canalise par la force et la politique vers une option unique, ce n'est plus de la liberté.

En réalité, chez le peuple québécois francophone installé ici depuis plusieurs générations et que je connais assez bien je crois, on est très enclin à se jalouser ou à saboter la réalisation de l'autre, par simple envie, sans même réaliser les durs efforts et la discipline financière que l'autre peut s'imposer, pour des priorités qui, de toutes façons, ne peuvent JAMAIS être identitiques pour tous, dans un pays véritablement libre.

Voilà justement la question : sommes-nous un pays véritablement libre ou en voie de devenir un pays socialiste à choix unique pour tous? Si c'est le deuxième cas, prenez un numéro pour une paire de chaussures et faites la file d'attente. Et autre avantage, vous n'aurez plus à vous demander quelle marque d'automobile acheter, le parti au pouvoir s'en chargera pour vous avec un concessionnaire unique (Euh !... Sauf pour l'élite proche du pouvoir, évidemment qui aura encore accès aux voitures de luxe).

Là où l'économiste de l'IEDM se trompe cependant, c'est que si l'école publique n'enseigne plus le monothéisme, elle initie maintenant les élèves aux autres spiritualités. Elle le fait, via les spiritualités hindoues, bouddhistes, ésotéristes et autres qu'elle choisit de privilégier. C'est ce qu'aux États-Unis on réunit sous le vocable de NewAge (Nouvel âge); un terme que nos médias profondémment infiltrés ont fait disparaître ici (amalgame refondu de nouvelles et anciennes spiritualités et religions). ET il n'est aucunement question dans mon texte d'aujourd'hui du cours d'ECR, mais des encarts spirituels, ici et là, dans le curriculum régulier (ex. le yoga au primaire = un cheminement initiatique hindou ou bouddhiste).

Par exemple, le yoga trouve un accueil croissant dans nos institutions publiques, même dans certains cours réguliers, alors qu'il s'agit dans les faits, de processus initiatiques étalés (étapes progressives) touchant les grandes traditions spirituelles (religions philosophiques) orientales comme des grands courants de l'hindouisme et certaines voies du bouddhisme.

On les présente dans nos médias comme de simples techniques de respiration et relaxation ou de méditation, mais c'est beaucoup plus que cela.  Les orientaux ne font rien comme nous; la religion et la spiritualité n'échappent pas à cette différence des méthodes orientales. Plusieurs religions ne sont des "religions de paix" que lorsqu'elles occupent pratiquement tout l'espace disponible d'un territoire, ou à l'inverse si elles sont très minoritaires. Mais ce n'en sont pas moins des croyances philosophiques ou religieuses. Un enseignement oral (non écrit) accompagne ces pratiques (questions, réponses, commentaires, témoignages d'un participant devant le groupe). Certaines invocations d'entités divines ont aussi cours (ex. les mantras du yoga).

Modèle en développement : une approche orientée et discriminatoire

Le bienfait hypothétique d'une croyance, ne peut justifier  son entrée dans la laïcité publique. Je pourrais vous prouver le bienfait de la prière véritablement chrétienne, et pourtant le christianisme demeurerait encore banni de l'école publique. D'autre part, une recherche a déjà démontré que le fait d'avoir un aquarium dans sa maison produisait des effets comparables au yoga... et je ne vois pas pour autant d'aquarium dans chaque école, alors que le yoga, oui! Pourquoi? Parce que notre laïcité québécoise n'est pas neutre.

Évidemment, comme le catholicisme et le protestantisme en ont été éjectés des écoles publiques, ce ne sont plus eux qu'on présente. On a ri de l'homme dit "en sandales", Jésus, et gommé ou récupéré au compte du curriculum vitae des nouvelles ou autres spiritualités ou mouvements sociaux, les grandes réalisations du christianisme. Inversement, on applaudit le moine bouddhiste "en sandales", ou le yogi (maître de yoga) avec une attitude qui insulte la raison. En fait, ce n'est même pas de la laïcité ouverte, c'est de l'antichristianisme, sinon de l'anti-monothéisme (opposition à la foi en un seul Dieu). Tout est bon pour eux et elles, hors du monothéisme.

Personne ne réalise que la démocratie n'est bien implantée que dans les pays traditionnellement imprégnés des grandes formes de christianisme et que cela n'est pas un hasard.

Et au risque de me répéter, je ne parle PAS ici du contenu du programme d'Éthique et culture religieuse (ECR; un autre débat), mais de l'entrée par la large porte, dans les institutions publiques financées par nos impôts et taxes,  des spiritualités et croyances triées par on ne sait qui. Il faut démasquer ces pouvoirs anonymes qui ouvrent la porte à l'Orient et au NewAge et qui bloquent le christianisme.

Fin de mon commentaire.

Vous pouvez lire intégralement le texte fort intéressant de Madame Elgrably Lévy, On a nationalisé nos enfants, sur le site de l' IEDM.

AUTRES TEXTES: L'École privée favorisée ? Voyons voir...
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2010/07/lecole-privee-favorisee-voyons-voir.html

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1.  J. Jacques SAMSON.  Mixité à imiter13 juillet 2010
NOTE: je n'ai cependant pas trouvé la source de ses statistiques sur les revenus des familles clientes du privé, mais le reste de l'article demeure tout à fait pertinent. 2014-10-08