Si d'une part on peut se réjouir de l'amélioration de la condition de vie des femmes dans le monde, par contre, on ne peut autant se réjouir de l'hyper-politisation électorale et de la surexposition médiatique de la venue au Canada de la jeune Rahaf Mohammed Al-Qunun au milieu de janvier 2019.
La jeune femme saoudienne de 18 ans a profité d'un voyage au Koweït pour réaliser sa fuite. Mais à la façon dont cette affaire a été exceptionnellement traitée et dans une surabondance d'images, on pourrait croire que c'est par pur opportunisme électoraliste, que le Gouvernement Libéral de Justin Trudeau a agi dans ce cas précis. Mais, si l'on considère la sécurité future de la jeune femme, les services secrets saoudiens n'auraient pu faire mieux pour monter en si peu de temps à l'étranger, un dossier d'images et du récit des étapes de la fuite.
Peut-être que l'on se lave les mains de mettre sa sécurité à risque et de mettre en péril la liberté et la mobilité d'autres femmes saoudiennes (possibilité de voyager), ou la sécurité des ressortissants du Canada ou d'éventuels prisonniers politiques canadiens en Arabie Saoudite. À grand coup de publicité et pour la photo, la ministre des Affaires étrangères est apparue triomphante avec la jeune femme, en plein aéroport pour récolter ses points politiques; le contraire de la discrétion d'usage. Montrer ensuite le visage de la jeune femme sous tous les angles et au monde entier dans de longs extraits des entrevues accordées, peut même exposer sa vie et sa sécurité ici en Amérique du Nord. Maintenant, même un changement de nom ne pourrait suffire à la protéger. Il se
trouvera toujours quelqu'un, dans une université ou ailleurs, pour la reconnaître et rappeler son histoire.
Un jour, qui sait, Rahaf Mohammed Al-Qunun, ici en compagnie de la Ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland (à droite sur la photo), pourrait bien réaliser que sa fuite a été récupérée politiquement et sans grand discernement humain, en cette année électorale canadienne (2019).
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Peut-être que l'on se lave les mains de mettre sa sécurité à risque et de mettre en péril la liberté et la mobilité d'autres femmes saoudiennes (possibilité de voyager), ou la sécurité des ressortissants du Canada ou d'éventuels prisonniers politiques canadiens en Arabie Saoudite. À grand coup de publicité et pour la photo, la ministre des Affaires étrangères est apparue triomphante avec la jeune femme, en plein aéroport pour récolter ses points politiques; le contraire de la discrétion d'usage. Montrer ensuite le visage de la jeune femme sous tous les angles et au monde entier dans de longs extraits des entrevues accordées, peut même exposer sa vie et sa sécurité ici en Amérique du Nord. Maintenant, même un changement de nom ne pourrait suffire à la protéger. Il se
trouvera toujours quelqu'un, dans une université ou ailleurs, pour la reconnaître et rappeler son histoire.
La bonne façon de faire aurait été de l'informer des options de visibilité avec leurs possibles conséquences et il semble, d'accueillir la jeune Rahaf dans la sobriété politique et médiatique, en évitant surtout de vouloir en faire du capital politique électoral. Des éléments saoudiens ici pourraient mettre la vie de Rahaf en danger. Je doute qu'elle ait été informée des différents traitements qui se trouvaient à sa disposition: discrétion versus exposition extrême et des options entre les deux. Et à 18 ans, on ne pense pas à ces choses-là. Je doute qu'elle soit consciente que toute cette visibilité, avec un flot d'images vidéo de sa personne, mettent sa sécurité à à risque, à moyen et long terme. L'avenir le dira. Mais une chose est sûr, il sera plus difficile pour le Canada de négocier les dossiers diplomatiques avec les pays aux droits humains restreints.
L'extravagance politique médiatique du Parti Libéral du Canada (électoraliste?), manœuvrant en pleine stratégie d'année électorale, pourrait tout autant contribuer à restreindre la mobilité des autres femmes saoudiennes. Il ne faut jamais oublier que le prince au pouvoir en Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salman, doit composer ses politiques et réformes, face à des éléments souvent plus restrictifs que lui.
L'extravagance politique médiatique du Parti Libéral du Canada (électoraliste?), manœuvrant en pleine stratégie d'année électorale, pourrait tout autant contribuer à restreindre la mobilité des autres femmes saoudiennes. Il ne faut jamais oublier que le prince au pouvoir en Arabie Saoudite, Mohammed Ben Salman, doit composer ses politiques et réformes, face à des éléments souvent plus restrictifs que lui.
Difficile de ne pas voir d'opportunisme politique électoral dans la forte publicité autour de l'événement
L'excès dans la publicité cherchée (photos officielles avec une ministre en plein aéroport) et dans l'attitude politique triomphale surjouée, pourrait certainement aider le PM sortant à se faire réélire. Cela pourrait selon un deuxième scénario, aller éventuellement jusqu'à ouvrir une autre voie à un PM inversement non réélu en 2019, qui voudrait briguer un poste à l'ONU (agencement avec la casquette onusienne). Difficile de ne pas voir une récupération politique opportuniste sur ce traitement d'exception. À mon sens d'observateur assez assidu de la politique, s'il aide les Libéraux de Justin Trudeau à gagner des points, l'exercice médiatique à saveur électoraliste, dans une situation sensible, constitue une approche à courte vue, si l'on considère les intérêts de la jeune femme et les relations internationales et de liberté et mobilité des femmes saoudiennes.
Que le Canada accueille maintenant des milliers de chrétiens persécutés qui ont fuit la Syrie, dont plusieurs ne sont jamais arrivés en Europe ou au Canada, étant probablement victimes de traite humaine.
LIRE AUSSI :
Mort du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et angles morts des médias
(22 oct. 2018)
Une autre version de l'histoire précédant la mort de Jamal Khashoggi:
(NDLR : Khashoggi pourrait avoir été assassiné parce qu'il était soupçonné de comploter pour aider à renverser le nouveau prince de l'Arabie Saoudite. Ce genre d'exécution sans procès se fait aux États-Unis aussi, par exemple, Seth R... ex-employé du DNC qui devait (ou a réussi à) dévoiler des informations sur les dirigeants de son parti et source probable de Wikileaks. Plusieurs pensent qu'il a été assassiné pour protéger la campagne 2016 de H R C, dont la source QAnon)
Selon le chroniqueur politique Luc Lavoie, l'histoire personnelle de Jamal Khashoggi, assassiné en Turquie, n'est pas aussi nette que celle largement présentée. Le «Journaliste» était de mouvance proche des Frères musulmans et avant eux d'Ossama Ben Ladenhttps://t.co/hS6AlN6BHB pic.twitter.com/AKWPTNGMJg— Gilles B (@YaPasdePRESSE) 23 octobre 2018