lundi 28 novembre 2016

La vérité à propos de Fidel et Raul Castro

Traduit de : "The Truth About Fidel and Raul". Je vous propose une traduction en français d'un appel politique lancé par le Sénateur Ted Cruz, publié sur le site NationalReview.com, le  26 novembre 2016. (Caractères gras ajoutés).


Tradtuit de «The Truth About Fidel and Raul», Sen Ted Cruz, par Gilles B.

« Il y a plus d'évidences qu'il n'en faut pour juger de l’héritage des Castro pour ce qu'il est : l’exploitation systématique et une oppression du peuple cubain » (Sénateur Ted Cruz)


Sénateur Ted Cruz, crédits photo ABC News Politics

«Deux décennies de rumeurs « Castro-est-mort » sont enfin terminées. Et la course est à déterminer quel leader mondial peut louanger davantage l’héritage de Fidel, en détournant les yeux de ses aspects moins nobles. Deux dirigeants élus par voies de démocratie qui devraient en avoir une meilleure connaissance, le Premier ministre canadien Justin Trudeau et le Président américain Barack Obama, ouvrent la voie. M. Trudeau a salué Castro comme « Révolutionnaire et orateur légendaire » qui « a réalisé d’importants progrès dans les domaines de l’éducation et des soins de santé sur son île natale. » M. Obama a offert ses « condoléances » au peuple cubain et suggéré benoîtement que « l’histoire saura retenir et juger de l’impact énorme de cette figure singulière ». Maintenant, a-t-il ajouté, nous pouvons « regarder vers l’avenir. »
«En toute déférence à M. Obama, les [près de] 60 ans que Fidel Castro a passé à exploiter et opprimer systématiquement le peuple de Cuba fournissent plus qu'assez de faits historiques pour porter un jugement sur Fidel et, maintenant plus encore, sur son frère Raul. 
«L’expérience de ma propre famille est un exemple concret. Mon père, Rafael, a été des premiers partisans de la révolution contre Fulgencio Batista et a fait un séjour en prison, à prendre des coups de pieds dans les dents pour ses efforts. Il s’est enfui de l’île, pour revenir à ce qu’il espérait que serait un Cuba libéré. Au lieu de cela, il a trouvé qu'une nouvelle forme de répression,
 plus brutale encore, s’en était emparé. En 1960, il a quitté à nouveau pour ne jamais y retourner. Sa sœur, Tia Sonia, a courageusement rejoint la résistance de Castro et a été emprisonnée et torturée à son tour.  
«La trahison et la violence vécues par mon père et ma tante étaient tout aussi typiques de millions de cubains qui ont souffert sous le régime de Castro depuis [près de] six décennies. L'essence de l’histoire de la Guerre froide ne peut pas être balayée sous le tapis tout simplement parce que Fidel est mort. Considérons, par exemple, les dissidents Guillermo Fariñas et Elizardo Sanchez, qui m’ont prévenu à l’été 2013 que les Castro, [poussés] dans les cordes en raison de la réduction du support vénézuélien, complotaient pour consolider leur mainmise sur le pouvoir en simulant la libéralisation afin d’obtenir la levée de l’embargo économique américain. Leur modèle a été la consolidation du pouvoir de Vladimir Poutine en Russie (que Sanchez a appelée « Putinismo » [ = poutinisme ]), et leur plan était d’amener les Etats-Unis à payer pour celle-ci. Cela a fonctionné. Un an après que j’ai rencontré Fariñas et Sanchez, M. Obama a annoncé son célèbre « dégel » avec les Castro, et les dollars américains ont commencé à affluer. Comme nous le savons maintenant, il n’y avait aucune libéralisation politique correspondante. En septembre dernier [2016, 3 ans plus tard], M. Fariñas a mis fin à sa 25e grève de la faim contre l’oppression des Castro. 
«Puis, il y a le cas de l’éminent dissident Oswaldo Paya, qui, en 2012, a péri dans un accident de voiture fortement soupçonné avoir été orchestré par le régime castriste. Sa fille, Rosa Maria, a exercé des pressions constantes pour obtenir des réponses et est ainsi elle-même devenue une cible. Lorsque, trois ans seulement après la mort de son père, les États-Unis ont honoré les Castro d'une nouvelle ambassade à Washington, D.C., Rosa Maria a essayé d’assister à la Conférence de presse du département d’État associé, en tant que journaliste accréditée. Mais elle a été repérée par la délégation cubaine, qui a exigé qu’elle en soit empêchée si elle avait l'intention de poser des questions. Les Américains ont acquiescé [à la demande] dans un acte plus typique du banditisme de la Havane que de [l'habitude de] Washington.  
«Enfin, j’eus l’honneur l’été dernier [2015] de rencontrer le Dr. Oscar Biscet, un sonneur d'alarme [truth-teller] depuis le début, sur la pratique répugnante d’avortements post-nataux [comprendre infanticides] pratiqués à Cuba, lequel a été emprisonné et torturé pour son opposition courageuse aux Castro à plusieurs reprises. Je lui ai demandé, comme j’avais demandé aux Senores Fariñas et Sanchez, si sa capacité de voyager indiquait une amélioration de la liberté sur l’île. Il a répondu tout comme eux l'avaient fait trois ans plus tôt : « Non. » En fait, dit-il, la répression s’est aggravée depuis le « dégel » avec l’Amérique. Il s’est demandé si nous ne savions pas que tous ces dollars américains acheminés se jettent dans les poches des Castro et pour le financement de la prochaine génération de leur État policier ? 
«C’est le véritable héritage de Fidel Castro, que s’il était capable d’institutionnaliser sa dictature, alors elle lui survivrait. Il y a un réel danger que nous tombions maintenant dans le piège de penser que la mort de Fidel représente un changement important à Cuba. Ce n’est pas [le cas]. Le moment pour exercer une pression maximale aurait été il y a huit ans [2008] lorsque son état de santé l’obligeait à passer le contrôle à son frère Raul. Mais, plutôt que de tirer parti de la transition en notre faveur, l’administration Obama a décidé d’entamer des négociations avec Raul en croyant à tort qu’il s’avérerait plus raisonnable que son frère (un modèle malheureux qu'ils ont répété avec Kim Jong-un, Hassan Rouhani et Nicolas Maduro). Des efforts pour être poli diplomatiquement sur la mort de Fidel suggèrent que l’administration espère toujours amener Raul à un rapprochement.  
«L'ensemble de l'évidence historique pointe vers la conclusion contraire. Raul n’est pas un Castro « différent ». Il est le successeur désigné de son frère qui a passé les huit dernières années à mettre en œuvre son plan dynastique. Cependant, contrairement à Cuba, les États-Unis ont une réelle démocratie et nos élections récentes suggèrent une résistance significative parmi le peuple américain, à la politique d’apaisement de l’administration Obama, envers les dictateurs hostiles. Nous pouvons — et devons — envoyer des signaux clairs que cette politique touche à sa fin. Entre autres choses, nous devons mettre fin à la dangereuse « coopération de sécurité » entamée avec le régime castriste, laquelle s’étend à des exercices militaires, aux efforts de lutte contre les stupéfiants, aux communications et à la navigation — ce qui  place nos informations sensibles entre les mains d’un gouvernement hostile qui n’hésiterait pas à les partager avec d'autres ennemis, de Téhéran à Pyongyang. Et nous devons insister pour qu’aucun représentant officiel du gouvernement des États-Unis n'assiste aux funérailles de Castro, à moins et jusqu'à ce que Raul libère ses prisonniers politiques, à commencer particulièrement par ceux qui sont détenus depuis la mort de Fidel. J’espère que tous mes collègues se joindront à moi pour demander ces modifications.  
«Un dictateur est mort. Mais son héritage sombre, répressif, ne le suivra pas automatiquement dans la tombe. Le changement peut venir à Cuba, mais seulement si l’Amérique apprend de l’Histoire et empêche le successeur de Fidel de recourir aux mêmes vieilles tactiques». 

Ted Cruz représente le Texas au Sénat des États-Unis.



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