vendredi 21 mai 2010

Marilyn Paris jetée aux lionnes de Christiane Charette


Marilyn Paris, l'étudiante et mère de deux enfants qui s'est fait connaître récemment par une lettre d'opinion contre l'avortement dans le journal Le Nouvelliste et par son passage à l'émission du journaliste Denis Lévesque (LCN / TVA le 18 mai), a été reçue à Christiane Charette (1).

Mère et étudiante opposée à l'avortement,
Marylin Paris a su défendre sa position
devant des professionnelles de la radio, lors
de son passage devant les lionnes de Christiane
Charette le 21 mai 2010. Crédits photo: Société
Radio-Canada, 2010.


Dernière modification : 22 mai 2010, 19h39
Cela se passait en matinée, vendredi le 21 mai 2010. La jeune battante, Marilyn Paris a été reçue à Christiane Charette où elle a été livrée aux 2 lionnes de Christiane qui ont essayé de la museler sans autre argument que

(sous forme paraphrasée) :  

Mon commentaire en réponse aux arguments des animatrices 

- «C'est un débat réglé»;

- «On ne va pas revenir là-dessus; c'est un piège!»

- «L'État n'a pas à faire dans la chambre à coucher depuis Trudeau, ni dans la sexualité des adultes»
(mon commentaire : on ne parle pas ici de l'acte sexuel, mais de la spécificité de la vie humaine et du rôle détourné de la salle de chirurgie subventionnée par les taxes et impôts de tous, tout de même! En ce cas, permettons la bestialité et la polygamie... );

- «Une minorité veut imposer sa vision et ses politiques à l'ensemble»
(mon commentaire : Faux. Une majorité de Canadiens sont pour une protection minimale du fœtus selon les sondages annuels (2). Le cas extrême du viol avec grossesse est ce pour quoi la population a disjoncté des propos du cardinal et non le principe d'un contrôle. 
          Les  Québécois sont un peu plus favorables à l'avortement parce qu'ils croient à tort, après 22 ans de vide juridique en matière de protection du fœtus, que les avortements tardifs sont interdits alors que c'est tout à fait faux. La possibilité de pratiquer des avortements jusqu'à la naissance au Canada est une réalité. Cette information est appuyée en studio par le journaliste d'enquête, Alain Gravel, qui assiste au débat comme observateur. 
          Il ne se pratiquait pas d'avortements tardifs [connus du public] au Québec (ces femmes normalement dirigées vers les cliniques des États-Unis), en raison d'une convention des médecins du Québec, parce que ceux-ci  ne voulaient pas toucher à ça);

- «C'est un droit que les femmes ont acquis après avoir lutté»
(mon commentaire : Faux. Le jugement de la Cour Suprême de 1988 n'a pas reconnu un droit à l'avortement. Il a invalidé l'article 251 du Code criminel, pour des motifs de procédure, parce que la loi de 1969 était appliquée de façon inégale dans le pays, par les comités de l’avortement "thérapeutique". Mais la Cour a reconnu que le Gouvernement avait le pouvoir de protéger le fœtus).

Voici en réalité ce que les juges ont statué dans la cause de Morgentaler: 

Dans l’arrêt Morgentaler, la Cour n’a pas déclaré que l’avortement était un droit constitutionnel. Parmi les sept juges de la Cour suprême qui ont entendu l’affaire, une seule, la juge Bertha Wilson, s’est prononcée en faveur du droit de la femme à l’avortement, et ce, seulement pendant le premier trimestre de la grossesse. Les juges McIntyre et La Forest, dissidents, ont écrit dans leur opinion : « sous réserve des dispositions du Code criminel qui autorisent l’avortement lorsque la vie ou la santé de la mère est en danger, aucun droit à l’avortement ne saurait se trouver dans le droit, la coutume ou les traditions ayant cours au Canada, et […] la Charte, y compris l’art. 7, ne crée aucun droit supplémentaire ».

Ces 2 juges ont ajouté : « L’existence d’un intérêt public dans la protection des enfants non encore nés a toujours été clairement reconnue et rien ne prouve ni n’indique que le concept de l’avortement à volonté est généralement accepté dans notre société. […] [La] façon d’interpréter la Charte acceptée par cette Cour ne justifie aucunement une conclusion que le droit à l’avortement est enchâssé dans la Constitution » (4).

L'auditeur a eu droit à d'autres déclarations vides de la part des journalistes; soit des attaques, du déni, des réactions émotives (suggérant la panique : il faut étouffer l'affaire), tout, mais non des arguments solides. En comptant bien, de 1988 à 2010, cela fait 22 ans de travail des journalistes négligents qui n'ont pas informé le Québec des deux versions de l'histoire de l'avortement. Évidemment, 22 ans plus tard, si on refait le débat, le portrait du Québec sera vraisemblablement plus libéral (moralement). Nous nous sommes faits voler plus de deux décennies de silence concerté des journalistes en mode mono-vision (journalisme idéologique). Ils nous ont même fait croire que l'avortement est un droit garanti par la charte des droits canadienne; chose qu'au moins deux juges de la Cour Suprême ont au contraire démentie. Ils n'ont retenu que le discours de Morgentaler. Ils ont des comptes à rendre à la population, en tant que professionnels de l'information.

Je dis déclarations vides, parce que ce ne sont pas des arguments, mais surtout de la diversion pour éviter au peuple, de réaliser que le "bar ouvert" à l'avortement, ne tient finalement ni sur la raison, ni sur la science, comme on veut nous le faire croire. LA GROSSESSE N'EST PAS UNE MALADIE. Il se pratique pourtant annuellement au Canada environ 100,000 avortements et près de 30,000 au Québec.

Mais pourquoi s'en faire? Après tout, nous sommes "le modèle" québécois; modèle qui a le plus haut taux de suicide au Canada! Il ne faudrait surtout pas cesser de vouloir enseigner au reste du monde, aux pays en développement, comment vivre. Mais alors, pourquoi voulons-nous tant mourir? Quoi? vous dîtes au sujet du suicide que c'est «parce que nous sommes en territoire nordique». Oubliez cela. Nous battons les statistiques des pays nordiques ET pour ceux qui l'ont oublié: avant les hausses de suicide qui ont suivi la "Révolution tranquille", il y avait de la neige en hiver au Québec; comme l'a répété Vigneault: «Mon pays, c'est l'hiver». Et nous voyageons plus que jamais dans les pays du sud; même le commis du supermarché et la secrétaire stagiaire du bureau.

En réalité, la cause tient sur l'émotivité et le refus de la responsabilité d'assumer nos erreurs personnelles dans une société qui se croit l'une des plus "matures" au monde, mais qui est comme un jeune adulte qui a son appartement, mais qui fait encore laver ses vêtements chez sa mère et payer quelques factures de fins de mois, par le love money de papa et maman.

Retour sur la question du choix des femmes et de l'autorité sur leur corps

Les mères des baby boomers n'avaient pas beaucoup de choix lorsque l'Église Catholique et l'État étaient de concert au Québec. Mais aujourd'hui les couples "chauds" ont de multiples moyens d'empêcher la grossesse et plusieurs maladies...

L'entrevue parle d'elle même à qui sait écouter sans charger son arme pour répondre.

Pour écouter l'entrevue avec l'animatrice Christiane Charette, mais aussi avec ses deux lionnes d'expérience, Nathalie Pétrovsky et Josée Legault, rendez-vous à :  Et si Marc Ouellet avait droit à son opinion ?

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2010/CBF/ChristianeCharette201005210905_2.asx


*****En 2012, VOIR AUSSI:

Avortements au Québec; pas tous comptabilisés


LES CHIFFRES COMPLETS. LE SAVIEZ-VOUS? Le nombre des avortements diffusés officiellement dans les médias est sous-estimé. Voici pourquoi.
http://yapasdpresse.blogspot.ca/2012/09/avortements-au-quebec-pas-tous.html

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1. Christiane Charette, Et si Marc Ouellet avait droit à son opinion ? 21 mai 2010. Société Radio-Canada (SRC). Document audio : 

http://www.radio-canada.ca/audio-video/pop.shtml#urlMedia=http://www.radio-canada.ca/Medianet/2010/CBF/ChristianeCharette201005210905_2.asx


2. Statistiques annuelles : http://avortementaucanada.ca/Historique/les_Canadiens.html

3. Historique de l'Avortement au Canada : http://avortementaucanada.ca/Historique/L_avortement_legal_au_Canada.html