samedi 14 janvier 2012

Jacques Brassard chez QuébecOr Média; Brassard sera brassé

INTRODUCTION AUX DÉRIVES IDÉOLOGIQUES
14 janvier 2012. Jacques Brassard a été ministre durant les années de pouvoir du Parti Québécois (PQ), puis chroniqueur au journal Le Quotidien du Saguenay - Lac-Saint-Jean.  Refusant un jour de rentrer dans les rangs de la pensée unique, il a lancé son blogue personnel. Après quelques années, voilà qu'il signera des textes chez QuébecOr Média. Le Journal de Québec a annoncé la nouvelle le 13 janvier 2012.

Jacques Brassard, Crédits photo : le blog
Jacques Brassard.
Libre de l'esprit "moutonnier" caractéristique du Québec, M. Brassard signait des textes à contre-courant de la gauche québécoise en contrôle de l'opinion. Ceci a fini par lui valoir, de voir censuré le contenu de la chronique hebdomadaire qu'il y signait depuis 6 ans. Voici comment M. Brassard exprimait, sur son blogue personnel, la raison pour laquelle il avait fini par cesser d'écrire pour le journal Le Quotidien:
«J’ai été pendant près de six ans chroniqueur hebdomadaire au journal Le Quotidien du Saguenay-lac-st-Jean (sic). J’étais, sur bien des sujets ( le climat, Israël, la politique américaine, la question énergétique, la gestion de l’État etc ), en position discordante par rapport à la Pensée Unique, qui pèse comme une chape de plomb sur l’univers politico-médiatique québécois [...] au lendemain d’une chronique sur le sous-pontife verdoyant, Steeven Guilbeault, l’Éditeur m’a exprimé sa " désapprobation " et m’a fait savoir que, concernant " ces sujets " ma position était désormais connue " sous tous les angles possibles " et qu’il fallait me confiner aux dossiers régionaux. Vous comprendrez que je ne pouvais accepter ces contraintes à ma liberté d’expression et j’ai décidé sur le champ de mettre un terme à ma collaboration avec Le Quotidien. Plusieurs de mes lecteurs m’ont alors incité à recourir à un site web pour continuer à m’exprimer. J’ai suivi leur conseil et voici mon blog» (1).
Évidemment, on peut comprendre qu'un journal régional au Saguenay - Lac-Saint-Jean, ce n'était pas Le Monde, mais tout de même, il avait le droit de questionner les dogmes dans un  contexte dépassant la région. Les journaux régionaux ne doivent pas devenir des feuillets sans vision élargie,si l'on accepte le fait que les régions ont aussi des gens de qualité et instruits qui font le choix d'habiter en régions. L'ex-ministre du PQ avait une vision trop globale pour être confinée à un tabloïde réduit à ne réfléchir et informer que sur une région du Québec. Quoiqu'il en soit, le global est devenu... blogal. Toutefois, après un séjour au désert par son blogue où il a quand même rejoint beaucoup de lecteurs, Jacques Brassard rentre par la grande porte, dans l'équipe de QuébecOr Média; ce qui comprend par exemple, les Journal de Québec, Journal de Montréal et la version web, Canoe.caYapasdPRESSE lui souhaite bon succès.

Les doctrines politiques qui promettent la liberté, mais deviennent les pires entités de la censure dans le monde


Le cas vécu par le chroniqueur non conformiste illustre bien une réalité. Ceci est un bel exemple de comment le socialisme travaille et travaillait. On vous promet la liberté, le paradis social économique et le reste, mais ces doctrines sociales, en plus de ne pas livrer la marchandise, sont extrêmement axées sur la censure des idées et le contrôle de l'information. On reproche aux partis élus et honnis de faire du damage control, mais les techniciens de l'information et de la nouvelle, pratiquent allègrement la confusion des genres entre la nouvelle (les faits) et la lecture qui en est faite (prise de position, éditorial). Le contenu présenté comme étant des faits, est en fait la position (réponse, lecture idéologique) de l'équipe ou du média.

Si vous ne pensez pas comme la gauche mur à mur, alors vous êtes des cons; voilà la pensée unique qui réussit à s'imposer, bien que la pensée populaire soit beaucoup moins unidirectionnel.  L'important pour eux, c'est que vous ayez l'impression que vous êtes trop con pour parler, pour écrire, pour... exister. Parce que vous vous rendriez compte que vous êtes plusieurs; je veux dire, plusieurs, plusieurs. C'est le pure produit de la pensée gauchiste et de plus en plus anarchiste, qu'on enseigne depuis un bon moment, lors du passage dans les cégeps (collèges techniques entre le secondaire et l'université). 

Si un gouvernement élu démocratiquement n'est pas de cette gauche-là, il devient un pouvoir illégitime: «Fuck la démocratie!»; voilà leur pensée. Ceci n'est PAS ma positon, c'est ce que je vois: on n'ose pas vous dire ouvertement que vous êtes indignes de vivre, mais c'est tout comme. Et ce, même si vous composez un bon tiers (1/3) de la population du Québec; parfois plus, selon les débats en jeu.

Brassard sera brassé


Tomates et oeufs pourris (au sens figuré), plus insultes en prime, sont à prévoir. Il faut s'attendre à ce qu'il soit attaqué de toutes parts. En effet, honni soit qui ne suit pas le courant de l'élite qui a les microphones, particulièrement à la SRC; dogme anti-américain, anti-Israël, anti-critique à l'égard des "chercheurs" dits scientifiques (alors que la science a progressé par les remises en questions des anciens ou prétendus "consensus"). Pauvre lui! Gagnant en visibilité médiatique, il va se faire traiter de tous les noms.

Ceci dit, comme tout homme, il n'a pas le monopole de la vérité. Son opposition au "réchauffisme" (théorie du réchauffement planétaire de cause humaine) ne met pas assez l'accent sur le fait qu'il faille quand-même établir certaines cibles (ex. normes pour l'industrie automobile) et changer certains comportements. Et ce, même s'il a été établi par des journalistes-enquêteurs, qu'il y avait tellement de ramifications dans la gestion de la banque du carbone mondiale naissante (achat de droit de polluer et pénalités) qu'il devenait souvent impossible de savoir où allait une bonne partie des fonds. Car, si le problème n'est pas principalement d'origine humaine au départ (il y a déjà eu fonte des glaciers avant l'ère industrielle), il est devenu le problème de l'humanité.

Donc, sans être d'accord sur toutes les nuances ou tous les points, on peut quand même respecter une personne qui ne pense pas comme nous en tout point.

Sur la pensée unique québécoise


Il n'y a pas la "pensée unique" à proprement parler au Québec, mais il y a l'expression unique de la pensée. Ce n'est pas un absolu, mais une tendance forte. On publie ou diffuse, à majorité, ce qui est de gauche et de tendance socialiste forte. La mode est au rejet de toute tradition, la bonne comme la mauvaise. Le mariage, par exemple serait la principale cause de divorce. Ce à quoi je répondrai à partir d'aujourd'hui: la naissance est la principale cause de mortalité. Les autres (moi inclus), se sentent souvent non représentés et finissent par se demander ce qu`ils font dans un Québec où ils sont orphelins de parti et n'ont pas de voix. Ils ont envie de partir avec leurs capitaux et aptitudes pour enrichir un autre PNB. Si vous me haïssez, alors pourquoi ne songerai-je pas à partir? (...)

Quand le mécanisme de défense d'un peuple devient mépris envers ceux qui pensent différemment


Jacques Brassard a eu en région, le mérite de ne pas faire une lecture des événements selon la pensée unique "moutonnière" québécoise, simplement parce que c'est ce que l'on attendait (mentalité banc de poissons). Cette mentalité résulte de la réaction irrationnelle et émotive, chez un peuple minoritaire, dont la langue et la culture sont menacées (une réalité).

La pensée unique dominante peut être la manifestation d'un mécanisme de défense du Québec francophone qui se sent menacé. Mais il faut en prendre conscience pour se libérer de la perte d'équilibre qui peut résulter dans le mépris de toute expression alternative. C'est ce qui arrive quand l'éditorial se confond avec l'exposition des faits, sans qu'on puisse les distinguer (méthode de la SRC). C'est ce qui se produit, quand une bonne nouvelle fait la manchette pour un groupe, mais avec l'exposition du seul point de vue de l'opposition, sans même avoir prendre le temps de laisser l'autre partie, expliquer la position contestée (méthode de la SRC). La bonne nouvelle (ex. économique) devient alors une occasion de critiquer le parti au pouvoir, parce qu'on entend, par exemple, que la "lecture" des faits selon la vision du parti d'opposition.

Si une seule opinion a droit de cité, c'est que la démocratie est malade


Si tout le monde "pense pareil" sur tous les sujets, ou si les seules opinions diffusées et acceptées sont presque du copier-coller et si les débatteurs à la fin d'un débat sont du même avis, alors le mot démocratie ne veut plus rien dire (pseudo-débat, finalement). C'est alors que l'information est contrôlée ou plutôt détournée, ce qui est inacceptable de la part d'un média qui appartient à l'État. Depuis quelques années cependant, on commence à sentir une brise de changement. Ceux qui pensent différemment de l'élite qui a les microphones ou de celle qui a la faveur de ceux qui les ont (une certaine élite qui transcende les gouvernements élus), peuvent commencer à cesser de s'excuser d'exister.

Sur la social-démocratie fabriquée au Québec


Monsieur Brassard signait aujourd'hui un article intéressant sur notre social-démocratie, bâtie sur le principe de l'endettement national. C'est donc une social-démocratie de luxe (à crédit), pour un peuple avec des moyens limités.

«L’Occident tout entier est plongé dans une crise. Essentiellement, c’est une crise de la social-démocratie. Ou, si vous préférez, une crise de l’État-Providence. Au lendemain de la seconde Guerre Mondiale, les pays occidentaux se sont lancés dans l’édification d’un État dispensateur de bienfaits aux citoyens. Les besoins en santé, en éducation, en services de garde, dans tous les domaines, seront désormais satisfaits par l’État. Et ce fébrile interventionnisme étatique a d’abord été financé par l’impôt et puis, très rapidement, les déficits budgétaires devenant chroniques, par la dette» (2).

S'il parle du modèle occidentale, il l'applique ensuite au "modèle québécois". Toutefois, comme il a été ministre de la première-heure sous le PQ, il faut sûrement lui attribuer une petite partie des déficits cumulés aussi sous le parti Québécois.

Lire aussi:


Pour un engagement sérieux à l’égard de la diversité dans les grands médias. Par Julie Miville-Dechêne, lorsqu'elle était ombudsman à la SRC.
http://www.fpjq.org/10-chantiers-pour-linfo-on-veut-des-voix/
L'article ne visait pas uniquement les journalistes de la SRC (Ici Radio-Canada), mais la situation plus large du Québec ou les journalistes ont majoritairement le même arrière-plan plus à gauche (formation, idéologie). L'article faisait partie d'une série de 10 pour le magazine journalistique -trente-, Vol. 33, no 5, mai 2009.


Mon dernier "parler" du Bye Bye 2011: MILITANTISME ET "MODÈLE" QUÉBÉCOIS



Bye Bye 2011; (...) LE BYE BYE 2011 ET LA POLITIQUE    MARDI 3 JANVIER 2012


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1. Source : Ancien blogue de Jacques BRASSARD. Présentation. Le blog Jacques Brassard.


2.  Jacques BRASSARD. La Social-démocratie se déglingue. Journal de Québec, vendredi 13 janvier 2012.